Depuis août 1983, le Burkina Faso a été en proie à de profondes mutations principalement dans le domaine de l’habitat. Le dynamisme urbain a pris une ampleur remarquable. Les nombreuses réalisations entreprises ont contribué indéniablement à l’embellissement des villes burkinabè. Le magazine Cité Elégance soucieux du caractère attractif des villes au Faso, a jugé utile de faire un come-back sur la politique de l’habitat et de l’urbanisation sous l’ère de la révolution au pays des hommes intègres pour inviter les autorités à s’inspirer des acquis de la révolution et inviter les populations à revivre l’esprit de patriotisme et de citoyenneté responsable qui rayonnait.
Comparativement à la période coloniale, depuis son indépendance, les villes burkinabè n’ont pas connu de changement palpable en termes d’aménagements urbains, alors qu’elles ne cessent de croitre. C’est avec l’ère de la révolution qu’est née véritablement une politique urbaine affirmée. La révolution a affiché sa volonté de maitriser l’urbanisation à travers son principe « un ménage, une parcelle, un toit ». Les questions sanitaires s’affichent au cœur des préoccupations, l’insalubrité de certains quartiers comme Bilibambili ou Zangouettin.
Le pouvoir pense qu’une gestion urbaine efficace ne peut s’appliquer que si l’Etat est propriétaire du sol. L’ordonnance 84-0580 du 4 août 1984 annonce ainsi la Réforme Agraire et Foncière (RAF) qui nationalise toutes les terres du Burkina Faso. L’autre volet de la réforme est l’adoption d’un nouveau découpage des villes en secteurs. En 1985, pour renforcer la maîtrise foncière de l’espace urbain par la révolution, le pouvoir décide d’annuler les loyers en signe d’avertissement aux spéculateurs fonciers qui vendent, louent et sous-louent des parcelles et des habitations. L’adoption d’un schéma directeur de l’aménagement et de l’urbanisme en 1984 vise à mettre au cordeau tous les quartiers périphériques irréguliers. Le schéma directeur d’aménagement de la banlieue de Ouagadougou et le projet d’aménagement de grand Ouagadougou approuvés en 1990 a pour objectif de maintenir les populations rurales dans les gros villages situés à la périphérie de la ville de Ouagadougou comme Saaba.
En termes d’acquis, il faut citer le projet de « 1200 logements », la cité du 4 août, la cité AN I, AN II, AN III, AN IV, la règlementation des loyers et bien d’autres qui pourrait inspirer nos autorités. Mieux, il convient de noter les insuffisances sur la politique de l’habitat sous l’ère de la révolution qui peut être pour la postérité de nouvelles expériences à recadrer. Il s’agit des insuffisances de la réorganisation agraire et foncière qui est toujours d’actualité, le facteur démographique, l’obstacle financier et les déguerpissements anarchiques.
Ismaël KIEKIETA