La problématique de l’occupation anarchique du domaine public est devenue depuis quelques années un phénomène récurrent dans les villes du Burkina Faso. La résolution de cette problématique passe nécessairement par l’engagement ferme des services municipaux et un état des lieux de l’occupation anarchique du domaine public. Cette situation a conduit le Magazine Cité Elégance à la Mairie de l’Arrondissement 10 de Ouagadougou pour recueillir les avis du maire, Jérémie SAWADOGO sur la question de l’occupation anarchique du domaine public.
CE : Veuillez-vous présenter à nos lecteurs et lectrices
Le maire : Je me nomme Jérémie SAWADOGO, maire du 10ème arrondissement de la ville de Ouagadougou.
CE : Quel est votre point de vue sur l’occupation anarchique du domaine public ?
Le maire : J’ai l’impression que chacun se lève et fait des installations de toute nature pour exercer son métier. Ce comportement incivique est lié à la méconnaissance des règles et sciemment fait par d’autres. Ils sont nombreux à occuper le domaine public avant de venir à la mairie pour les formalités. La principale raison qu’ils évoquent c’est la quête de leur pain quotidien.
CE : Qu’est-ce que vous faites à votre niveau pour remédier cette situation ?
Le maire : Nous faisons ce qu’on appelle les journées citoyennes pour expliquer à la population comment est-ce que le domaine public doit être utilisé ? Quelles sont les conditions d’occupation du domaine public ? Ces journées invitent les populations à avoir le reflex de s’adresser aux services techniques de la mairie. En plus de ces journées, nous faisons de la sensibilisation. Pour remédier cette situation, il nous faut des moyens techniques et financiers pour travailler dans nos secteurs. Il faut impérativement les états généraux de l’occupation anarchique pour pouvoir injecter les moyens qu’il faut. Pour ce faire, il faut aussi une volonté politique pour nous accompagner. Nous avons initié un cahier de charge pour des couleurs et des formats de kiosque bien précis afin d’essayer d’organiser l’occupation anarchique du domaine public, histoire de rendre élégant nos voies de sorte que quand quelqu’un circule qu’ils disent que c’est très jolie. Sachez que nous n’allons pas transiger nous sommes en train d’affiner notre cahier de charge et bientôt nous allons le publier pour permettre une occupation saine et élégante de nos espace publics et nos voies.
CE : Quelles sont les règlementations pour l’occupation du domaine public ?
Le maire : L’occupation du domaine public obéit à une règlementation. Normalement quelqu’un qui souhaite occuper le domaine public pour mener ses activités doit s’adresser à la mairie. Les agents techniques statuent et valide l’autorisation d’occupation.
CE : Quelles actions la mairie mène pour faire respecter la prise de ses décisions ?
Le maire : Pour faire respecter nos prises de décision, nous interpellons la personne sur le caractère inapproprié de son installation. Ensuite nous passons par une mise en demeure de respecter la réglementation. Si vous refusez de vous conformer aux règles, nous démolissons votre installation et vous allez devoir payer au niveau de la police municipale pour récupérer votre matériel et cette somme sera reversé dans le budget de la commune de Ouagadougou. Nous ne sommes pas là pour des répressions pénales, nous sensibilisons, nous octroyons des avis de mise en demeure d’arrêter votre activité et d’enlever tout ce qui est gênant pour la population.
CE : Au cours de l’année 2020, quel est le nombre d’installation anarchique que vous avez fait enlever ?
Le maire : A plusieurs reprise, nous avons déjà enlevé des installations anarchiques sur la voie publique. Cette année, il y a eu à peu près une quinzaine d’installation anarchique que nous avons enlevée.
CE : Votre mot pour terminer notre entretien?
Le maire : Je remercie le Magazine Cité Élégance de m’avoir donné cette opportunité de m’exprimer au sujet de l’occupation anarchique du domaine public. Cité élégance et nous, nous visons les mêmes objectifs qui sont: la promotion des belles villes, bien organisées, encadrées et respectueuses de la réglementation.
Propos recueillis par Assata SINARE