Inondations au Burkina Faso : L’habitat d’urgence, une solution efficace pour venir en aide aux sinistrés

Depuis un certain temps, le Burkina Faso connait des catastrophes naturelles, notamment des inondations. En effet, après les inondations du 11 septembre 2009, le Burkina Faso a encore fait face à cette problématique en 2020. Pour l’heure, les populations sinistrées sont chaque fois confrontées à la problématique de logement d’urgence après ces catastrophes naturelles. Pour la plupart, le premier recours demeure l’école le plus proche. Le Magazine Cité Elégance a bien voulu porter son regard sur la question des logements d’urgences, une solution durable pour secourir les populations en détresse en temps de catastrophe naturelle.

La saison des pluies a encore laissé des stigmates de son passage au Burkina Faso. Des pertes en vie humaines, des habitats détruits, des voies difficiles d’accès et des ponts détruits, ce sont là les problèmes liés aux inondations que le Burkina Faso a connu de 2009 à nos jours. Le mois de septembre est chaque fois effrayant et éprouvant pour les populations burkinabè, le niveau de l’eau est à son paroxysme. Les inondations frappent une grande partie du territoire burkinabè pendant la saison hivernale à cause des systèmes d’évacuation des eaux défectueux, surtout dans les zones à risque. Dans la capitale burkinabè, en dépit des pertes en vies humaines, 2300 ménages ont été affectés par les inondations en 2020 et ceux malgré le curage de 350 km de caniveaux. Les dégâts sont considérables, surtout dans les grandes villes  qui ont fait l’économie d’aménagements pérennes face aux précipitations saisonnières et aux crues qu’elles provoquent. Ainsi l’inondation a engendré des sans abri.

Selon CONASUR, au Burkina Faso, ce sont au total 13 régions qui ont été touchées, 71 341 personnes sinistrées, 13 pertes en vies humaines, 50 blessés et 563 personnes accueillis dans les écoles et autres centres d’accueil. Les dégâts matériels concernent des habitations affectées : 3347 maisons d’habitation détruites, 1656 maisons d’habitation endommagées et 1790 abris d’urgences des PDI détruits et endommagés. En termes de référence, il faut noter 400 ménages déplacés au Centre Nord, 462 ménages affectés au Sahel et 857 ménages affectés à l’EST. Pour les inondations de septembre 2009, près de 12 400 ménages sont attributaires de parcelles à Yagma dans la Commune de Ouagadougou.

Pour le premier responsable de la commune de Ouagadougou, Armand Pièrre Béouindé, le dépôt d’ordures dans les caniveaux, leur nombre insuffisant, la capacité de ruissellement des eaux de pluies face à l’imperméabilité des sols et les constructions inadaptées dans les zones périphériques amplifient les dégâts des inondations. Il soutient que qu’il y a des projets d’aménagement de bassins et de canaux en cours. Des dispositions ont été prises  pour réaliser un schéma directeur d’assainissement pluvial du Grand Ouaga afin de limiter la question des inondations à l’horizon 2045.

Le gouvernement du Burkina Faso au regard de la situation a décrété l’état de catastrophe naturelle et débloqué une somme de 5 milliards de FCFA  pour venir en aide aux populations en détresse, quand bien même que les services sociaux de la mairie ont apporté les premiers secours aux habitants, accueillis dans les écoles. Cependant ce qu’il faut retenir, c’est qu’en 2009 le gouvernement de Tertus ZONGO avait mobilisé 3,9 milliards de FCFA pour la réalisation de 58 km de caniveaux, menés des études qui ont permis de fixer  les bonnes dimensions pour ces types de caniveaux et définis un plan d’assainissement à même de  faciliter la collecte de l’évacuation rapide des eaux pluviales. Toute chose qui n’a pas permis au pays des hommes intègres d’anticiper et de limiter les dégâts des inondations de septembre 2020.

La question des inondations est de plus en plus récurrente ces dix dernières années et le Burkina Faso a besoin plus que jamais d’un important travail urbanistique. Si pour certains architectes, il faut  réserver des artères principales, des voies de drainages et des zones humides sans construction avant que les gens ne s’installent définitivement, pour d’autres urbanistes, il faut cartographier  et compiler toutes les informations permettant d’aider les quartiers naissants à définir  des schémas directeurs et de faire remonter les risques encourus dans ces zones aux collectivités locales. En termes d’habitation spontanée, les sinistrés des inondations du Burkina sont toujours logés en premier temps dans des écoles et des centres. Cette situation met à nue, l’intimité des sinistrés dans son ensemble. Alors qu’avec le concours des architectes du Burkina Faso, nous pouvons mettre en place un projet d’habitat d’urgence. Le logement d’urgence en cas de catastrophes climatiques ou naturelles permet de loger rapidement des personnes ou des ménages défavorisés à court termes. Il permet de répondre de façon spontanée à des besoins identifiés dans les plans d’action pour le logement des personnes défavorisées.

L’habitat d’urgence est un devoir d’assistance aux personnes en détresse. C’est un moyen de secours immédiats juste après la catastrophe. La mise au point d’un système d’habitat d’urgence se présente comme une alternative aux nombreuses inondations que connait le Burkina Faso. Pour l’architecte, il s’agit de proposer un concept de fabrication d’habitat mono-familiale ou multi-individus avec des matériaux standards facile d’assemblage et de montage pour les populations dans le besoin.

Du reste, le ministère de l’urbanisme et de l’habitat gagnerait à collaborer avec les architectes du Burkina pour trouver des solutions rapides et durables pour venir en aide aux populations en détresse pendant les catastrophes naturelles.

Ismaël KIEKIETA

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