Le Burkina Faso, du fait de ses 64 ethnies, regorge d’une variété de potentialités culturelles. En effet, parmi ces ethnies, se trouve les kassena de Tiébélé, un peuple dont la décoration des cases témoigne d’une identité culturelle. Le Magazine Cité Elégance dans sa dynamique de vulgarisation des valeurs culturelles du Burkina Faso, s’est intéressé aux cases de Tiébélé situées dans la région du Centre-Sud.
Au Centre-Sud du Burkina Faso se trouve un village d’environ 1,2 hectares appelé Tiébélé bien connu pour le caractère artistique de ses cases, où vivent les Kassena l’un des anciens groupes ethniques burkinabè. En effet, Tiébélé est un village où les cases sont des œuvres d’arts et font partie des éléments caractéristiques de la culture Kassena.
Les cases de Tiébélé, une richesse culturelle des Kassena, sont construites en terre, en bois et en paille qui se trouvent sur place. Si aujourd’hui, les Kassena utilisent des briques de terre crue moulées, autrefois, ils utilisaient la terre mélangée à des fibres et à de la bouse de vache pour façonner les murs. A Tiébélé, les habitations peuvent avoir plusieurs formes selon la situation sociale des occupants. Il s’agit de Draa, case ronde typique, réservée aux célibataires, de Dinian, case en forme de 8 aussi appelée Maison mère et de Mangolo, case réservée aux jeunes mariés. Excepté la case ronde, ces habitations ont toutes des toits plats accessibles qui servent d’aire de repos les nuits de fortes chaleurs et à entreposer et faire sécher au soleil les récoltes.
Chez les Kassena, ce sont les femmes qui s’occupent de la décoration des cases. Chaque année, elles rafraichissent les peintures murales avant la saison des pluies. La décoration est un travail collectif dirigé par la plus âgée des femmes du groupe. Ce moment de travail est un cadre de transmission des valeurs culturelles. Il faut noter que la tradition de décoration murale des Kassena nécessite des savoir-faire. La fabrication des peintures se fait à partir des matériaux naturels du village. Toutefois, ces peintures ne sont pas simplement décoratives. Les motifs racontent une histoire et symbolisent des éléments de la vie quotidienne des habitants de Tiébélé. Certains révèlent des pratiques anciennes tandis que d’autres sont plus récentes.
Les cases de Tiébélé constituent dans son ensemble un patrimoine fragile. Il est clair que l’entretien annuel des cases permet de les préserver mais elles sont menacées par le phénomène de la modernité et les aléas climatiques. Fort heureusement, depuis 2012, les cases de Tiébélé sont inscrites sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Les engagements des associations locales ont permis de mettre en valeur ce patrimoine et d’inciter les plus jeunes à s’engager dans sa conservation.
Du reste, les cases de Tiébélé participent au développement du Burkina et il conviendrait pour les autorités de se pencher sur les voies d’accès au site afin de faciliter le tourisme dans cette zone.
Charlemagne BILGO (stagiaire)