Suite au déguerpissement de la population de la zone non-lotie de Garghin située dans l’arrondissement n°12 de Ouagadougou, survenu le 29 juin 2020, une équipe du Magazine Cité Elégance s’est rendu sur les lieux quelques semaines après. L’objectif de cette visite était de constater l’effectivité des faits et de recueillir l’avis de certaines personnes à ce sujet.
La journée du 29 juin 2020 a été une journée très mouvementé pour les populations de la zone non-lotie de Garghin, localité située dans l’arrondissement n°12 de Ouagadougou. En effet, sous le regard impuissant de la population, des bulldozers ont fait des lieux un terrain plat. Toutes les concessions ont été détruites sans réserve.
Sur les lieux, les uns encore affectés par la situation tentent de récupérer ce qui peut être sauvé et encore utile. D’autres par contre, ne sachant plus à quel saint se vouer, pour gagner refuge se sont repliées dans des maisons abandonnées aux alentours du quartier. Il faut signifier que ces dernières font partie des personnes n’ayant pas été dédommagées. « Je suis revenue sur les lieux pour ramasser les briques qui sont toujours en bon état ainsi que les bois des arbres abattus pour les revendre. Mon mari a perdu son travail car il avait un petit kiosque dans le quartier qui nous permettait de vivre», soutient une ex occupante des lieux.
« Cela fait 7 bonnes années que j’habite cette zone et je n’ai jamais entendu qu’elle appartenait à une société immobilière. Avant qu’on ne soit déguerpi des lieux je faisais un petit commerce pour subvenir à mes besoins et maintenant je n’ai nul par où aller. Je suis obligée de ramasser du sable et des cailloux pour les revendre», nous a confié X. Nikiema.
Selon certaines personnes ce qui était convenu avec la société immobilière c’est que ce sont les maisons vides qui devraient être détruites dans un premier temps mais à leur grande surprise aucune maison n’a été épargnée.
En rappel, les premiers occupants des lieux y sont depuis 2004 et depuis 2009 la société immobilière a entamé des pour parlés sans suite avec les habitants. La question du foncier occasionne le plus souvent des crises entre population et administration. Dans plusieurs cas, les mêmes terrains sont vendus par les propriétaires terriens, en même temps à des allogènes comme parcelles d’habitations, et à des promoteurs immobiliers pour des projets. En attendant, une bonne partie des déguerpis en détresse a besoin d’aide.
Assata SINARE et Aminata SANFO (stagiaire)