Burkina: le SYNATRAG   rejette le mécanisme ad hoc de distribution des animaux de trait, des intrants et équipements agricoles

Le syndicat national des travailleurs de l’agriculture (SYNATRAG) a organisé une conférence de presse ce samedi 13 juin 2020 à Ouagadougou. Cette conférence entre dans le cadre du mécanisme de distribution des intrants agricoles au Burkina Faso. Les membres du syndicat jugent inapproprié ce mécanisme et ils exigent la mise en œuvre de leur plateforme  revendicative.

Insatisfait du mécanisme de distribution des animaux de traits, des intrants et des équipements agricoles par le ministère de l’agriculture, le SYNATRAG le dénonce. Il explique cela par le fait que la tranche des populations ciblées est analphabète et elle n’a  pas accès au réseau pour recevoir  les messages qu’on leur envoie. Selon Evariste Ouedraogo, membre du syndicat le mécanisme est que le paysan reçoit le message, va dans une boutique, le présente et reçoit les intrants. L’une des difficultés rencontrées par les producteurs  est que pour ce faire, il faudrait qu’il ait son portable allumé, ait le réseau et sache lire. «Un bilan établit montre qu’après distribution, il y avait une certaine quantité importante d’intrants restés dans les magasins». C’est une aubaine pour certaines dealers de ce faire de l’argent», dit Evariste Ouedraogo.

Pour le syndicat, les propos tenus par le ministre de l’agriculture dans les médias  selon lesquels cette innovation mettra fin aux mouvements sociaux montrent son incohérence et sa non maitrise des réalités agricoles burkinabè. «Pendant que les producteurs accrochent leur téléphone portable sur les arbres ou se dirigent vers les hautes surfaces en quête de réseau téléphonique, le ministre affirme que la couverture nationale en réseau de télécommunication est effective», soutient le porte-parole du SYNATRAG, Ghislain Konaté. C’est la raison pour laquelle le SYNATRAG estime que ce mécanisme n’est pas adapté.

Selon le syndicat, il ne faut pas innover pour innover mais, il faut le faire pour répondre à un besoin spécifique.  Il trouve qu’actuellement, avec le niveau de ses producteurs, ils ne sont pas  en mesure d’aller vers une distribution électronique.

L’autre point mentionné est  la non satisfaction de la mise en œuvre de leur plateforme  revendicative.  Il s’agit entre autre de la dotation des agents en moto, le paiement des arriérés de six mois de frais de carburant, la signature du document final des travaux du comité de réflexion sur les indemnités.

Pour ce faire, le SYNATRAG  exhorte le ministre à revoir le mécanisme ad hoc de distribution des animaux de trait, des intrants et équipements agricoles  et à arrêter l’humiliation et le musellement des cadres compétents.

Assata SINARE

 

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