Abdoul Fatao Maiga a été le vainqueur de la 6è édition du camp d’idéation à Luxembourg en février passé à travers son projet « Health For All ». Un prix qui pour la première fois a quitté le continent européen et vient en Afrique particulièrement au Burkina Faso. Trois mois après ce sacre, le Magazine Cité Elégance s’est approché de lui pour s’enquérir de l’état d’avancement de son projet.
Cité Elégance : Veuillez-vous présenter à nos lecteurs et lectrices
Abdoul Fatao Maïga: Je suis Maïga Abdoul Fatao, 6è année en médicine à l’Université joseph Ki Zerbo.
Cité Elégance : Parlez-nous du camp d’idéation auquel vous avez participé tout récemment à Luxembourg
Abdoul Fatao Maïga: Merci bien pour l’occasion que vous m’offrez de pouvoir parler de cette compétition à laquelle nous avons représenté le Burkina Faso. Disons que tout a commencé en juillet 2019 où l’incubateur digital de l’Université Joseph Ki Zerbo a organisé une compétition en entreprenariat où les jeunes devraient réfléchir à innover pour résoudre les problèmes du Burkina. Nous étions à peu-près 200 jeunes parmi lesquels 50 ont été sélectionnés pour participer au projet d’idéation organisé en collaboration avec l’ambassade du Luxembourg.
Notre projet dénommé VIIMA est une startup de santé maternelle et infantile a eu le premier prix. Notons qu’en guise de récompense, l’ambassade de Luxembourg a choisi d’offrir un voyage au Luxembourg aux trois premiers lauréats. En effet, le camp s’est tenu du 26 au 29 février dernier juste avant la question du coronavirus au Burkina Faso. J’étais le seul à présenter mon projet puisque la compétition était en anglais. J’ai présenté l’idée sur la télé médecine qui est une médecine à distance.
Au départ, nous étions 85 parmi lesquels 16 projets ont été choisis et mon projet y figurait. A l’issue de cette compétition, il voulait un vainqueur et c’est notre projet nommé «Health For All» santé pour tous. C’est un projet dédié à la prévention du paludisme et de la dingue qui sont les maladies les plus mortelles au Burkina Faso, ce qui a fait que le projet a été vainqueur de cette compétition le 29 février 2020.C’est la première fois que le prix que je viens de recevoir quitte l’Europe pour l’Afrique.
CE : Le centre d’incubation vous a donnée l’occasion de vous exprimer, parler nous de ce centre ?
AFM : Depuis 5ans, l’Université Joseph Ki Zerbo a mis l’accent sur la formation en entreprenariat pour que les étudiants puissent avoir de quoi faire après les diplômes en attendant peut-être de trouver une insertion professionnelle. C’est dans ce sens que l’incubateur digital a été lancé pour que tous les étudiants qui ont des idées innovantes de startup puissent être encadrés et guider pour la mise en place de leurs entreprises.
CE : Quelle explication pouvez-vous donner au projet VIIMA ?
AFM : Étant que futur praticien de santé, ma préoccupation principale est de contribuer à améliorer la santé de la population car c’est la mission de vivre que la société nous a confié. En voyant élever le taux de mortalité maternelle et infantile des suites de complication de grossesse, nous nous demandons que ferons-nous pour résoudre ce problème? C’est de là qu’est née l’idée VIIMA en langue mooré qui veut dire « sauvé la vie » de toutes les femmes qui en perd en voulant généreusement en donnée car c’est grâce à elles que nous sommes là.
D’ailleurs, notons que l’idée du projet, c’est de promouvoir la santé maternelle et infantile à travers une application numérique digitale. Cette application sera donnée aux sages-femmes pour qu’elles puissent suivre les visites prénatales. En parallèle, les femmes enceintes pourront souscrire au service de messagerie de façon régulière afin de les rappeler les dates de visite et les dates de période de vaccination tout en l’accompagnant avec des messages de sensibilisation pour bien suivre l’évolution de la grossesse.
CE : A quel niveau êtes-vous avec le projet VIMA qui a été le déclic?
AFM : Notons que le projet VIIMA est en cours de traitement car avant le lancement, il faut faire une étude de faisabilité technique pour voir si les lois en vigueur au Burkina sont fiables par les téléphones. VIIMA est adressé aux femmes du milieu rural pour ces multifonctions qui seront utilisées par les sages-femmes.
CE : Où en sommes-nous pour le prix de « Health For All » ?
AFM : Notons que nous travaillons actuellement sur le projet avec l’équipe de Luxembourg et chaque semaine nous avons une rencontre en ligne qui nous permet de travailler à distance. Actuellement, nous sommes en phase d’élaboration finale du document du projet. Ensuite, il faut identifier les partenaires et aller à la recherche de financement pour sa mise en œuvre. Rappelons que Health For All « santé pour tous » est parti de l’idée que la santé est notre première ressource et sans elle rien ne peut se faire. Donc nous devons plus investir dans la santé, pour assurer notre productivité quotidienne. C’est un projet normal qui est destiné pour l’Afrique et qui intervient dans le domaine de la prévention sanitaire à travers l’éducation et la sensibilisation.
CE : Quels sont les sentiments qui vous animent après avoir remporté ce trophée ?
AFM : C’est un sentiment d’aller plus loin qui m’anime. C’est plus un défi et le plus important, c’est le projet et son impact sur la communauté car quand je visualise, je vois quel résultat cela peut donner. Le prix est un appel à plus de responsabilité pour moi. Je pourrai me réjouir lorsque le projet va véritablement atteindre son paroxysme. Le plus important pour moi, c’était de contribuer pour le développent de mon pays.
CE : Quel est votre message à l’endroit de la jeunesse Burkinabé ?
AFM : Les jeunes doivent croire en eux-mêmes et cesser de penser que les autres sont plus intelligents. En toute sincérité, nos jeunes compatriotes se battent à l’extérieur et sont tous excellents lors des compétitions. Beaucoup ont eu des compétitions internationales, mais malheureusement ces talents ne sont pas valoriser, ce qui est déplorable. Je dirai à la jeunesse d’avoir une vision et rester concentré.
Je profite pour remercier l’incubateur digital de l’Université Joseph KI-ZERBO pour tout le soutien et l’engagement à nos côtés et aussi les Coordinateurs à savoir Dr Fabrice BISSYANDE et Dr Aminata SABANE.
Propos recueillis par Kader SANA, Zounouhan LAYA et SANFO Fatimata (Stagiaire)