Le phénomène des grossesses en milieu scolaire et universitaire est de plus en plus inquiétant. Au regard de ses conséquences néfastes sur les cursus des élèves et étudiants, la Miss CJ 2018, Mlle Rachel Junior Bicaba et ses deux dauphines Aurélie Sandwouidi et Norah Biyen ont organisé le samedi 20 juillet 2019 une conférence sur le thème : « Grossesses précoces et avortement provoqué clandestinement ». Cette conférence a été animée par l’Animateur social à l’Association burkinabé pour le bien-être familial (ABBEF), M. Siméon Yaméogo qui a échangé sans tabou avec les étudiants du département de Communication et Journalisme (CJ).
Les grossesses précoces et les avortements clandestins ont des conséquences fâcheuses dans le milieu scolaire et estudiantin. Face à l’urgence de cette situation, la Miss CJ 2018 et ses deux dauphines ont décidé d’apporter leur réponse au phénomène à travers une conférence. Pour elles le choix de ce thème : « Grossesses précoces et avortement provoqué clandestinement » vient de l’urgence qu’il y a à éradiquer ce phénomène. Au Burkina Faso, la population est majoritairement jeune. 67% ont moins de 25 ans et 33% des jeunes ont un âge compris entre 15 et 33 ans. Les jeunes de 15 à 19 ans contribuent pour 21% de la fécondité totale de la population burkinabé. 3,5% des jeunes de cette tranche d’âge disent avoir eu leur premier rapport sexuel à l’âge de 15 ans selon une enquête démographique et de santé (EDS) 2017. La Miss CJ 2018, Mlle Rachel Junior Bicaba a laissé entendre à l’entame de la conférence : « Nous avons initié cette conférence dans l’objectif d’attirer l’attention de tout le monde en particulier les jeunes filles sur la problématique des grossesses précoces et des avortements clandestins qui en découlent ». Elle a également fait savoir que les grossesses précoces peuvent également causer « même la mort ».
Le conférencier du jour M. Siméon YAMEOGO a échangé durant 2 heures d’horloge avec les étudiants. Pour lui, le phénomène des grossesses précoces n’est pas nouveau au Burkina. Pire, selon une enquête menée en 2007 à l’Université de Ouagadougou, il est ressorti que les questions liées au VIH/SIDA de mêmes que des grossesses précoces étaient méconnues dans le milieu universitaire. Ceux qui nourrissent l’idée que le terme grossesse non désirée n’existe pas, M. Yaméogo dément formellement. Pour lui « toute grossesse est non-désirée lorsque les auteurs de cette grossesse n‘étaient pas préparés préalablement à la grossesse». Il note également qu’au cours de l’année scolaire 2018-2019,1500 cas de grossesses ont été enregistrés et plus de la moitié dans la zone de Koupéla. Face aux conséquences des grossesses précoces qui sont de plusieurs ordres, allant jusqu’à la mort, le conférencier a proposé un plan d’action. Les étudiants du département de Communication et Journalisme sont chargés de mettre en œuvre ledit plan. Il s’agit de sensibiliser les parents sur l’importance de l’éducation sexuelle. Ensuite, il s’agira d’inviter les étudiants à prendre conscience du phénomène des grossesses non-désirées. Enfin il faudra faciliter l’accès aux centres de santé aux adolescents et aux jeunes. Les résultats de ce plan d’action doivent être présentés fin octobre 2019.
Tout le monde est donc interpelé, car 5 minutes de plaisir peuvent conduire à une vie de malheur si l’on ne prend pas des précautions.
Abdoul Rahim TAPSOBA