En marge de la cérémonie de découverte de la statue du Président Thomas Sankara, organisé par le comité international mémorial Thomas Sankara, le magazine Cité Elégance a bien voulu tendre son micro au seul survivant du coup d’état du 15 octobre 1987 au conseil de l’entente, Alouna Traore, pour inviter les lecteurs à revivre ce jeudi noir qui a changé le cours l’histoire du Burkina Faso. Extrait de l’entretien :
J’ai participé à cette fameuse réunion fatidique du 15 octobre 1987. 32 ans après je suis comblé avec le projet du Mémorial Thomas Sankara. J’invite tout le monde a aidé le Comité international mémorial Thomas Sankara pour la réalisation de ce projet qui sera l’héritage des générations futures.
(Ndlr : avec une voix triste et abattue) :J’ai été en mission le mercredi 14 octobre 1987 au Benin pour rechercher de la littérature pour la création d’un parti d’avant-garde parce qu’il fallait un parti pour orienter et mieux s’organiser pour mieux vaincre. Et sur ce, je suis rentré mercredi soir et nous avions réunion ce jeudi fatidique du 15 octobre 1987. Nous sommes arrivés aux encablures de 16h au Conseil de l’entente et le camarade président est arrivé en dernier lieu. Nous étions déjà dans la salle, quand il est rentré, nous sommes passés aux salutations d’usage et il lance le mot « nous allons commencer ». Moi, à peine j’avais pris la parole parce que j’étais en mission, je devais faire le compte rendu de ma mission, à peine avais-je commencé qu’on entendait du dehors des crépitements de balles. Une voix nous intimait l’ordre du dehors « sortez ! sortez ! sortez ! le camarade président s’est levé, il a tiré son survêtement vers le bas et les mains en l’air. Il nous a dit en salle que c’est de lui qu’on a besoin. Il est sorti les mains en l’air, je répète qu’il est sorti les mains en l’air comme tel un vrai soldat. A peine était-il sorti qu’il a été abattu et les autres camarades ont suivi. Moi j’étais le dernier à sortir, je suis sorti et je n’avais pas reçu de balles. Je suis allé me coucher sur ma droite avec les morts. C’est quand tout était fini qu’un des assaillants a dit de me conduire dans une salle.
Voilà comment l’histoire s’est passé le 15 octobre 1987 et voilà comment je suis resté en vie.
Propos recueilli par Ismaël Kiekieta