Une mission herculéenne dira-t-on ! Il n’y a pas très longtemps, le ministre de l’urbanisme et de l’habitat a rendu visite aux commissions chargées du traitement des dossiers relatifs à l’apurement du passif foncier de Bobo-Dioulasso. Au cours de cette visite, les membres des commissions ont égrené un chapelet de difficultés qui sont entre autres les questions de retards dans les prises en charge, l’insuffisance ou manque des outils de travail. Bref, au-delà desdites difficultés, le véritable défi à relever est celui de la transparence et de l’honnêteté qui animera les membres des commissions installées çà et là pour l’apurement du passif sur le foncier.

Primo, la question de la transparence et de l’honnêteté est fondamentale dans la réussite de cette mission. Point n’est besoin d’épiloguer longuement sur ces valeurs cardinales. Tant que les hommes et les femmes omis à cette tâche ne feront pas preuve de vertu, loin de nous d’être des oiseaux de mauvais augure, nous connaîtrons les mêmes travers ayant conduit à la crise du logement, aux spéculations et à la surenchère. La mission assignée aux commissions est noble et délicate, elle est tellement noble et délicate que les commissions n’ont point le droit de faillir. Et pour ce faire l’intégrité doit être de mise. Elles n’ont pas une autre alternative. De leur grandeur d’esprit sortiront des résultats salvateurs et équitables.

Secundo, il sera question d’appliquer les textes en la matière car le drame au Burkina Faso est le fait que nous avons les meilleurs textes qui restent inapplicables. Cela est bien dommage ! Cette mission empreinte du sceau de l’intégrité doit être assortie de décisions éclairées qui ne grugeront point les plus faibles. Dans un monde où tout est vénale, il y a lieu d’ouvrir l’œil surtout le bon pour qu’enfin ceux qui ont droit à leurs parcelles puissent être attributaires. Et ceux qui sont dans l’illégalité aillent voir ailleurs.

Tercio, pour éviter que nous ne tombions dans le cercle vicieux et infernal des mécontentements dans l’attribution des parcelles à usage commercial et surtout d’habitation, il serait souhaitable que ces commissions, au regard des irrégularités qu’elles constateraient, formulent des recommandations fortes pour l’avenir. Tout le mal-être que les populations vivent actuellement -les déguerpissements et ses corollaires de malheur à Bobo-Dioulasso- est dû en partie à la mauvaise gestion de cette question délicate et sensible d’accès aux parcelles et aux logements à des coûts accessible et raisonnable. Sans dédouaner la population car sa responsabilité est souvent engagée face à certains manquements. Mais tout de même il n’est pas bon de voir des Burkinabè en détresse dormir à la belle étoile pour cause de démolition d’habitats.

Il est vraiment temps que nous nous réveillons et que les images de déguerpissement soient reléguées aux oubliettes. Chers membres des commissions nous vous faisons l’honneur de relever le défi en faisant preuve de vertu et d’intégrité.

Adama OUEDRAOGO

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