Deuxième du genre, l’écrivain Abraham Abassagué a procédé à la dédicace de sa nouvelle parution romanesque intitulée «Abadjè ou la résistance des kasna», ce jeudi 08 août 2024 à Ouagadougou. C’est un roman de subdivisé en 13 chapitres qui a été proposé aux amoureux des belles lettres. Le roman a été préfacé par le Ministre d’État, Ministre de la culture, Jean Emmanuel Rimtalba Ouédraogo. Parents, amis et collègues sont sortis nombreux pour soutenir l’écrivain Abraham Ouéssena Abassagué.
Pour le présentateur de l’œuvre, Koba Boubacar Dao, le roman est subdivisé en 13 chapitres et développe la résistance des kasna face aux colons. A l’entendre, dans le roman, le personnage principal, Abadjè défendait la cause et l’intérêt des pauvres. «La question principale était l’accueil de l’homme blanc. Cette œuvre est écrite avec un style facile à lire. Mais pourquoi ne pas écrire en kasna ?», s’est interrogé le présentateur, Kabo Boubacar Dao.
Selon le critique, Parfait Ilboudo, la littérature est la communion des âmes. A lui d’ajouter que l’Afrique compte des pratiques auxquelles, elle est intimement attachée. « Abraham Ouéssena Abassagué s’évertue à mettre en exergue dans son roman. La richesse culturelle et les stratégies de résistance sont représentées. L’écriture romanesque se distingue du narrateur traditionnel. Il crée une œuvre originale. L’auteur se sert de l’histoire des kasna pour bâtir son intrigue. Il relate la résistance vaillante des kasna. L’histoire est en relation avec son temps. L’auteur valorise la culture kasna dans son roman à travers des noms de certains instruments traditionnels et les noms des personnages sont tirés de sa culture. Il valorise la place que la femme occupe dans la société. C’est un roman qui nous montre une vie panoramique sur la pénétration coloniale chez les kasna», a-t-il soutenu.
L’auteur de l’œuvre, Abraham Ouéssena Abassagué, l’œuvre se veut une lampe du passé pour éclairer le présent. Il soutient qu’il répond à un appel patriotique.
«Nous vivons une forte lutte anticoloniale aujourd’hui. Dans notre cas, le Burkina avec l’AES, c’est comme si on était en train de repartir à la décolonisation ou si on est en train de revisiter nos rapports avec l’Occident. Et pour moi, c’est important pour les intellectuels, les écrivains que l’on réinterroge l’histoire et qu’on réécrive l’histoire à notre manière. Aujourd’hui, il est de coutume qu’on voit dans le monde entier qu’on traite des Noirs de singes. Pour ceux qui aiment le football, c’est très récurrent. Quand on caricature un blanc, c’est comme si on a fait un péché où on doit nous envoyer en prison. Eux, ils peuvent nous caricaturer et nous, on ne peut pas les caricaturer. Non il faut que ça s’arrête. Pendant la colonisation, les africains portaient le colon sur des brancards alors qu’en Afrique, c’est seule, les morts qu’on transporte sur des brancards. C’est un cri de cœur, un appel de revoir un sursaut et un appel à revoir notre histoire parce que c’est pas le blanc qui a décidé de ce que nous sommes. On faisait la géométrie et l’architecture avant l’arrivée des blancs. Dieu merci, on vient de classer la cour royale de Tiébelé sur le patrimoine mondial de l’UNESCO et je suis très fier que cette coïncidence existe. Nous avons essayé de donner cette lecture de la colonisation chez les kasna. Mais je rappelle que c’était vraiment la vision dite par le grand-père. On a vraiment réécrit l’histoire en se replaçant à cette période et sans préjugé. La population oblige, chacun a apporté sa contribution pour nous. Un intellectuel devrait apporter aussi sa part de contribution dans la production et c’est ce que nous avons essayé de faire à travers cet ouvrage. C’est de corriger notre histoire pour aider nos lecteurs à s’abreuver d’autres types d’écrits qui ne nous traitent pas comme les derniers ou les perdants mais des écrits qui nous traitent comme des victorieux et des gens qui ont écrit leur propre histoire de la période coloniale.
Nous pensons que si l’Afrique avait harmonieusement poursuivi sa progression sans le colonisateur, l’Afrique ne serait pas là en termes de culture» a laissé entendre l’auteur.
Selon le représentant des Éditions Hector et Adams, Hugues Bationo, l’auteur a fait confiance à la maison d’édition sur la base de recommandations. Il ajoute que leurs échanges ont été particulièrement virtuels. «L’auteur est méthodique, ordonné et sa maîtrise de la langue française, nous a facilité la tâche. Bon vent à l’ouvrage. Nous vous recommandons la belle histoire d’Abadjié», dixit Hugues Bationo.
Le roman est disponible dans les librairies de la place en prévente au prix unitaire de 5000 FCFA.
Ismaël Kiekieta ✍🏼