La Coalition Nationale de Lutte Contre la Vie Chère, la Corruption, la Fraude, l’Impunité et pour les Libertés (CCVC) a organisé le 29 novembre 2018 une journée de protestation contre la hausse des prix des hydrocarbures. En marge de cette marche de protestation, le 1er vice-président de la CCVC, M. Chrysogone Zougmoré a bien voulu se confié au magazine Cité Elégance sur la question.
Cité élégance : Quel est l’objectif visé par cette marche ?
Chrysogone Zougmoré : Cette mobilisation se passe sur l’ensemble du territoire burkinabè et pour cause la hausse des prix des hydro carbures. Nous avons lancé cet appel à mobilisation sur l’ensemble du territoire national pour appeler le gouvernement à revenir sur les prix d’avant la décision gouvernementale parce que nous estimons que cette hausse ne se justifie pas. Aujourd’hui à l’heure où nous organisons cette manifestation le prix du baril à l’international a largement changé. Deuxièmement, on nous parle des difficultés au niveau de la SONABHY et de gestion. Nous pensons que cela ne doit pas s’appliquer au niveau des consommateurs que nous sommes. Lorsqu’il y a des problèmes de trésorerie et de gestion c’est au gouvernement de prendre ses responsabilités. Donc nous estimons que les raisons avancées par le gouvernement pour procéder à cette augmentation ne tiennent pas. Nous avons donc décidé de manifester pour amener le gouvernement à se ressaisir.
Après cela si vous n’êtes pas entendu qu’elles sont les prochaines étapes ?
Comme je vous l’ai dit c’est une manifestation d’envergure nationale, nous allons faire le point sur les 48 heures et après nous allons envisager d’autres actions à mener si le gouvernement ne revient pas sur la décision d’augmentation des prix des hydrocarbures telle que nous avons demandé.
A part la hausse des prix des hydrocarbures, il y a aussi la question de la liberté de Safiatou Lopez qui a été évoquée.
Quel commentaire faites-vous sur cette question?
Nous n’avons pas évoqué expressément la liberté de Safiatou Lopez mais la plateforme revendicative contient également la dénonciation des atteintes aux libertés démocratiques et syndicales. Au niveau de la situation de Safiatou, cela nous tient vraiment à cœur et nous pensons qu’il faut que la justice accélère la procédure. Comme c’est une procédure enclenchée afin que les choses puissent être situées au plus tôt pour qu’elle puisse retrouver la liberté s’il n’y a rien à lui reprocher et s’il y a quelque chose à lui reprocher que la justice fasse son travail. Nous tenons effectivement à ce que cette Dame Lopez puisse être entendue le plus tôt possible.
On a eu l’impression que la manifestation n’a pas été suivie par tout le monde. Comment l’expliquez-vous?
La grève est lancée jusqu’à 24 heures donc nous allons faire le point avec la composante syndicale qui a lancé le mot d’ordre et on verra. Comme je vous l’ai dit c’est une manifestation d’envergure nationale et ne vous limitez pas à Ouagadougou car la même grève est suivie à Bobo, Koudougou, Ouahigouya, Koupela, etc. C’est sur l’ensemble du territoire qu’il faut faire le point et non seulement à Ouagadougou.
Est-ce que vous pensez que le ministre du commerce vous a compris lorsque vous lui avez remis votre plateforme revendicative ?
Naturellement c’est un message ministériel et il ne pouvait pas dire autre chose. Ce que nous attendons c’est la réponse aux sept points de notre plateforme revendicative. Nous n’allons pas nous contenter de déposer la plateforme et aller dormir nous allons effectuer un suivi quant à la mise en œuvre effective de nos attentes et de nos doléances.
Pouvez-vous faire un commentaire sur la marche ?
La marche a été une réussite et je crois qu’il n y a pas de doute là-dessus. Tous les observateurs sont unanimes à reconnaitre que nous avons réussi une très grande mobilisation ce matin. C’est la preuve que nous avons eu raison de lancer cet appel. C’est une cause qui est juste, noble et populaire donc nous avons eu une large adhésion des populations. Vous avez vu ce matin qu’il y avait toutes les composantes de la société civile, des responsables des partis politiques, de l’opposition comme même de la majorité. Je vous dis qu’il y a des militants du MPP, parti au pouvoir qui sont venus à cette manifestation. Nous sommes vraiment satisfaits de ce que nous avons pu faire comme mobilisation ce matin.
Propos recueillis par Assata SINARE et Ismaël KIEKIETA (stagiaires)