Problématique des habitats précaires à Ouaga : « Nous avons créé une agence d’urbanisme du Grand Ouaga », dixit le maire Armand Béouindé

La question des habitats précaires à Ouagadougou se pose avec acuité. Lors d’une conférence organisée par l’Association des blogueurs du Burkina le 11 avril dernier, l’édile de la ville s’est prononcé sur la problématique des zones non-loties et des lotissements. Afin d’apporter une réponse idoine à cette problématique, il y a en vue la création d’une agence d’urbanisme du projet Grand Ouaga.  A la question de savoir ce qui est prévu pour résoudre le problème des habitats précaires ? Voici la réponse du maire :

“Vous savez la  mairie central n’a pas de compétences sur le foncier. Je ne peux pas décidé de lotir un terrain même si on lève l’interdiction de lotissement. Je ne lotis pas et je ne gère pas les terrains au niveau de la commune de Ouagadougou. Selon les textes, ce sont les maires d’arrondissement qui ont des compétences sur le foncier mais les mêmes textes disent que ces maires d’arrondissement n’ont pas de personnalité juridique pour le faire. Et dans leurs actions, s’il y a un problème c’est la commune qui doit gérer. Vous voyez la contradiction. C’est pour dire qu’aujourd’hui, nous sommes en train de relire même les textes pour les adapter. Toute la crise autour du foncier que nous connaissons est due au fait qu’on a fait une réforme en 2012 avec le projet américain le Millénium challenge account (MCA).

Le pouvoir a été donné  sous la bannière de la décentralisation aux maires des communes pour faire les lotissements. A certaine époque, il n’appartenait pas aux maires de faire les lotissements. C’était le ministère car la terre appartenait à l’Etat. Aujourd’hui le plan d’action que nous avons c’est de faire un plaidoyer  pour que cela soit revu. C’est pourquoi le gouvernement a autorisé les lotissements dans les autres communes sauf à Ouagadougou et à Bobo Dioulasso pour résoudre le problème du passif foncier qui est posé par la commercialisation de la terre qui a fait apparaitre comme des champignons beaucoup de sociétés immobilières. Malheureusement lesdites sociétés ne respectent pas toujours les cahiers de charge. Très peu investissent réellement pour offrir des logements aux gens parce qu’elles ne sont vertueuses que si c’est pour offrir des logements. Mais si c’est pour prendre des terrains nus, mettre des bornes et vendre cela c’est de la spéculation. Et c’est ce qui passe. Donc face à cela je pense que le gouvernement en est très conscient et c’est pourquoi l’Assemblée nationale s’est auto saisie et a fait une enquête parlementaire sur le foncier.

Le plan d’action de la commune de Ouagadougou  pour les non-lotis est d’abord de se donner les outils de planifications urbaines. C’est pourquoi vous avez vu que dans le programme nous avons créé une agence d’urbanisme du Grand Ouaga. Cette agence va être composée des gens de la commune et de tous les acteurs socio-professionnels qui s’occupent de l’urbanisme. Il y a le ministère des infrastructures, le ministère de l’urbanisme, les différentes associations (des architectes, des urbanistes et des planificateurs). Et tout cela va constituer une agence qui va avoir un crédit et qui va avoir la prérogative de gérer le foncier dans la ville de Ouagadougou et de doter la ville d’outils modernes de gestion et de planification urbaine”.

Propos recueillis par Assata SINARE

 

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