A chaque célébration de la fête de l’indépendance, il est donné de constater que les infrastructures sont réalisées à la “va-vite”. Dans un laps de temps aussi court, peut-on véritablement réaliser des infrastructures de bonnes factures ? Il va falloir revoir la copie de la réalisation des infrastructures érigées lors des festivités de l’indépendance. Une réflexion sérieuse doit être menée à ce niveau. Pourquoi ne pas commencer la construction des infrastructures deux ans avant la cérémonie? Toute chose qui devrait permettre de construire des ouvrages de qualité. En cela, la région accueillant les festivités aura tout le temps de contrôler les ouvrages et de réceptionner ce qui doit l’être dans les règles de l’art.
La dernière sortie du premier ministre, Paul Kaba Tiéba à Manga, montre que certains ouvrages accusent un retard mais cela ne se dit pas à tout vent. Dans la course folle contre la montre, on réalise des infrastructures qui périssent à la suite d’une petite pluie ou un coup de vent. Les images de Gaoua sont encore vivaces dans nos mémoires. Les entreprises tentent de rassurer et nous attendons le 11 décembre pour constater de visu.
Il est temps de repenser le mode et la durée de réalisation des infrastructures dans le cadre des festivités de l’indépendance et par la même occasion le développement de nos régions. La célébration tournante a été saluée à sa juste valeur parce que contribuant au développement harmonieux du Burkina. Cependant, force est de constater que le temps imparti pour l’exécution des grands travaux est court voire très court même. Si en moins d’un mois du 11 décembre, certains ouvrages sont à 17% de taux d’exécution, d’autres à 50%, il y a des questions que l’on est en droit de se poser. Pourquoi cela ? Un développement qui se veut sérieux et durable, qui veut faire de nos centres urbains des villes émergentes, rayonnantes et attractives ne peut aucunement être bâti avec une telle célérité. Pourquoi cet empressement dans la réalisation des infrastructures que l’on veut durables ? Il y a péril dans cette façon de faire et il n’est pas tard de sauver ce qui peut l’être. L’Etat peut belle et bien éviter les insuffisances constatées dans les régions précédentes pour peu qu’il veille et s’investisse davantage.
Adama Ouédraogo