MAUVAISE EXECUTION DES OUVRAGES PUBLICS AU BURKINA FASO: CONSTAT ET PROBLEMATIQUE

Depuis un certain temps les chantiers d’ouvrages publics ont pris une ampleur sans précèdent au Burkina Faso et ceux, dans le but d’atteindre ses objectifs de développement. Malheureusement pour bon nombre de chantiers, la qualité des ouvrages issus de la commande publique est souvent remise en cause surtout en période d’hivernage et cette situation est de plus en plus recrudescente. Mieux dans sa lutte pour des villes émergentes au pays des hommes intègres, le Magazine Cité Elégance a bien voulu s’intéresser à la mauvaise exécution des ouvrages publics.

La mauvaise exécution  des ouvrages, objet de commande publique est un phénomène ancien qui a pris des proportions inquiétantes ces dernières années. Cependant, quelles peuvent être les causes ? Il faut dire que les causes sont multiple et diverses. Si pour certains, elles relèvent du manque de transparence dans le processus de passation des marchés  pour d’autres, elles résultent du manque de compétence de certaines entreprises. La mauvaise exécution  des ouvrages pose la question de la gouvernance de la commande publique et inhibe les efforts de développement. Elle cause beaucoup de préjudice au développement structurel du Burkina Faso qui sera un leurre si les infrastructures sont mal exécutées.

La problématique de la mauvaise exécution  des ouvrages est rendu complexe du fait de l’existence d’une sorte de complicité « fermée » entre les acteurs de la chaîne de la commande publique depuis la définition du besoin jusqu’au règlement en passant par l’exécution, le contrôle et la régulation. Elle résulte parfois des insuffisances réelles et objectives qui peuvent résulter du dispositif juridique.

Selon l’autorité de régulation de la commande publique, de l’avis  des acteurs  du domaine du BTP, on retient que les prévisions budgétaires de certains marchés de travaux sont irréalistes. Mieux que la mercuriale des prix dans le secteur du BTP est dépassée et les délais d’exécution ne sont pas toujours réalistes. Pour être précis, il faut noter que les études sont souvent mal faites ou dépassées. La non-qualification des acteurs du contrôle dans les communes, le manque de sérieux de certains bureaux de contrôles ou le manque de rigueur dans le suivi-contrôle des travaux et la corruption sont des causes majeures de la mauvaise exécution  des ouvrages.

Du reste, dans le domaine du BTP, il s’agit de la mauvaise qualité des agrégats et des matériaux, des insuffisances dans les dossiers d’appel à concurrence et de la délivrance d’agréments à des entreprises non qualifiées.  A cela s’ajoute l’absence de synergie entre les acteurs de la chaine.

Ismaël KIEKIETA

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