Outre la formation politique et idéologique des populations, le conseil national de la révolution, dès le 4 Aout 1993, avait entrepris la construction de nombreux monuments et le baptême de certaines place dans la capitale et à l’intérieur du pays des hommes intègres. Le rondpoint de la bataille des rails fait partie intégrante des valeurs monumentales attractives de la ville de Ouagadougou. C’est dans cette logique que le Magazine Cité Elégance soucieux des caractères attractifs des villes du Burkina Faso s’est intéressé aux sources historiques qui ont prévalues à ériger le Rondpoint de la bataille des rails.
Dans un contexte politique et de réalisation, l’idée de désenclavement du Burkina Faso à travers la construction des rails est née du discours d’orientation politique (DOP) du capitaine Thomas SANKARA le 2 Octobre 1983. A cette occasion il s’exprimait en ses termes : « D’où sommes-nous venus ? Si nous voulons faire un pas vers le développement, il nous faut construire des voies ». Il faut noter que parmi ses voies ressort le chemin de fer Ouagadougou-Kaya-Tambao, baptisé « bataille du rail ».
Pour Thomas SANKARA, ce projet devrait permettre de désenclaver le sahel et d’exploiter les potentialités minières du pays. Mais le 1er février 1985, face aux refus systématiques des institutions financières internationales de financer le projet comme la BAD, le président Thomas SANKARA avait lancé le projet « La bataille du rail » et décidé de construire les rails avec les ressources propres du pays, c’est-à-dire les bras valides, la main d’œuvre abondante. Le peuple dans toutes ses composantes est mis à la contribution pour la pose des rails, bénévolement les jours fériés ou non. Les burkinabè des villes et des campagnes, fonctionnaires comme paysans, se sont mobilisés pour confectionner la voie ferroviaire. Les ouvriers, femmes et hommes se contentaient de couscous et des boites de conserves qu’on leur remettait en fin de journée. Le granite se rassemblait à main nue mais dans l’engagement le plus total.
Compté parmi les richesses culturelles du Burkina Faso qui marquent un évènement capital dans l’histoire du Burkina Faso, le monument de la Bataille du rail immortalise le sacrifice d’un peuple dévoué pour sa patrie. En effet, il a été érigé dans le quartier Bilbalgho au carrefour de l’avenue kadiogo et de l’avenue Kana zoé, non loin du siège du FESPACO.
Du reste, le rondpoint de la bataille du rail est nommé par les habitants de Bilbalgho « Kon Mènoum moogho » en langue Moaaga qui veut dire « qui perdurera à jamais ». Il faut préciser qu’avec la reconstruction de l’avenue du Kadiogo, le socle du monument a été modifié donnant ainsi sa forme actuelle.
Aminata SANFO (stagiaire)