La Fondation Terre des hommes a organisé un atelier de clôture du projet pilote « expérimentation des médiations pénales par les chefs traditionnels sous l’autorité et le contrôle des procureurs » ce mercredi 27 novembre 2019 à Ouagadougou. Lancé en février 2018, ce projet d’expérimentation a été initié pour promouvoir et poser les bases de la médiation pénale au Burkina Faso. Cette cérémonie de clôture est placée sous le patronage du ministre de la Justice, Garde des Sceaux René B. Bagoro.
Pour une application effective de la médiation pénale en faveur des enfants en conflit avec la loi, la Fondation Terre des hommes a initié de nouvelles voies plus opérantes pour susciter une collaboration entre le système de la justice officielle et celui de la justice traditionnelle. Cette médiation pénale fait appel à des acteurs non judiciaires notamment la chefferie traditionnelle pour soustraire les enfants du milieu carcéral afin de permettre le traitement rapide des dossiers.
Après deux ans d’expérimentation du projet pilote qui a permis de mettre en œuvre la loi de 2014 sur la question des mineurs en conflit avec la loi, dans les régions de Bobo Dioulasso et de Ouagadougou, les résultats sont concluants. « L’ensemble des enfants ont été réinsérés dans leurs familles et ont évité une mesure privative de liberté », a affirmé le responsable de la fondation Terre des hommes , Yann Colliou. En outre, le projet a permis de former 110 chefs traditionnels sur les droits des enfants, sur le rôle et les obligations du médiateur et sur la procédure de médiation pénale. Ensuite, un dispositif de collaboration pluri-acteurs pour une prise en charge holistique de l’enfant a été créé, et un comité de suivi des médiations pénales a été mis en place.
Le représentant du ministre de la justice, Sawadogo Théophile, se réjouit du fait que les procureurs et les chefs traditionnels, grâce à l’accompagnement technique et financier de la fondation Terre des hommes et de l’UNICEF aient posé les bases d’une collaboration en faveur des enfants. « J’ose croire que ce cadre permettra de développer un projet d’application de la médiation pénale dans d’autres régions du Burkina Faso », dixit le représentant du ministre. Il a salué le sens élevé d’écoute que les chefs traditionnels donnent à l’amélioration de l’accès à la justice et à la cohésion sociale au Burkina Faso.
Zonouhan LAYA