Journée Nationale de la liberté de la presse : le 4e pouvoir se sent menacé par le nouveau code pénal

En marge de la Journée Nationale de la Liberté de la Presse, le Centre de presse Nobert Zongo a organisé un forum débat le samedi 19 octobre 2019. Le forum débat a porté essentiellement sur le nouveau code pénal. Ce forum a permis aux journalistes d’exprimer leurs inquiétudes sur le nouveau code pénal qui a une main mise sur leur liberté.

L’information dans cette période de crise sécuritaire que connait le Burkina Faso est devenue de plus en plus délicate avec l’adoption du nouveau code pénal, portant décret N°2019-_0803_ /PRES promulguant la loi n°044-2019/AN du 21 juin 2019 portant modification de la loi n°025-2018/AN du 31 mai 2018 portant code pénal. Ce nouveau code pénal interdit les publications qui ont tendance à démoraliser les forces de défenses et de sécurités. Si pour les uns, le nouveau code pénal restreint les libertés démocratiques chèrement acquises et le journalisme ne doit pas passer par une ligne directive des autorités politiques, les autres pensent qu’ils comprennent l’esprit qui a prévalu à l’adoption de la loi.

Pour un des participants, M. Ouoba, quand on parle dans le directe il y a forcément des erreurs mais ce n’est pas pour autant qu’il faut couper le direct. Il ajoute que les autres médias étrangers ne sont pas plus professionnels que les nôtres. Pour lui, le fait de ne pas pouvoir retransmettre sans autorisation est une entrave à l’exercice du journalisme parce que le journaliste est le plus souvent présent sur des scènes de crimes avant les magistrats. Il a terminé ses propos en posant la question de savoir comment et quand il faut demander l’autorisation si les faits se passent sur place?

Selon Bassolma Bazié, la question de démoralisation des troupes se situe aussi ailleurs. Il affirme : « Au niveau de la démoralisation, il y a des militaires et des policiers qui ont été radiés par erreur et qui ne sont toujours pas intégrés dans les rangs. Ces militaires et policiers radiés sont des potentiels dirigeants de troupes terroristes mais les fautifs ce sont ceux qui ne les ont pas réintégrés. Notre lutte c’est le retrait de ce code pénal parce qu’il n’est ni justifié, ni justifiable ».

Les textes ont été adoptés et même si les uns jugent qu’ils sont difficilement applicables, nul n’est tenu d’enfreindre la loi  à ses risques et périls.

 

Ismaël KIEKIETA

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