« Il faut les chasser et nous les chasserons », cette formule de la révolution sankarienne (permettez-moi ce néologisme) s’appliquerait bien aux vendeurs d’illusions déguisés en promoteurs immobiliers. Nous disons bien, qu’il faut chasser les pourris et non les honnêtes qui allient profit et social, profit et responsabilité !
Il est vraiment temps que l’on s’inquiète du comportement de certains promoteurs immobiliers au regard de leurs pratiques malhonnêtes et peu honorables. A quoi ça sert de promettre monts et merveilles à ceux qui sont à la recherche de logements décents et ne pas être capable d’honorer ses engagements ? That is the question ? Après souscription et acquisition du logement, nombre d’acquéreurs ont désenchanté très vite au regard de l’état lamentable du logement. L’emballage attrayant a eu raison du contenu faisandé. Dans le meilleur des cas, juste quelques petites retouches pour rendre la maison confortable et habitable. Dans le pire des cas, il reviendra à l’acquéreur de débourser une somme substantielle (2 à 3 millions FCFA) pour rendre la bâtisse confortable. Cela nous amène à nous poser la question suivante : chères bonnes gens êtes-vous des promoteurs immobiliers ou vendeurs d’illusions ? Trop d’engagements non tenus, le non-respect des clauses de contrat, la publicité mensongère, l’insatisfaction des clients,… hélas, trois fois hélas…la liste est très longue et très loin d’être exhaustive si l’on veut citer toutes les jérémiades faites à certaines sociétés dites immobilières.
Primo : il faut travailler à bannir de ce secteur d’activité toutes les brebis galeuses de la maison du Faso, pour laisser la place aux sociétés immobilières qui méritent leur place et qui savent allier profit, responsabilité et crédibilité. Celles qui respectent leurs engagements vis-à-vis des clients. Sinon c’est sidérant, frustrant et révoltant que l’on acquiert un logement dont on chante les éloges en termes de confort, de commodité et au finish le client après acquisition tombe des nues. Il doit encore débourser des sommes faramineuses pour la reprise de certains travaux de finition. Si ce n’est pas la sape qui est mal faite, ce sont les fissures des murs qui vous accueillent à bras ouverts. Et si ce ne sont pas les deux, alors il faut s’attendre à refaire la voûte, le carrelage, l’étanchéité et la peinture. Il faut que cela cesse car il y va de la crédibilité des promoteurs.
Secundo : pourquoi l’Etat ferme-t-il les yeux sur ces pratiques. Certes, le ministère en charge de l’habitat est regardant sur ces questions mais il doit être encore plus regardant et rigoureux. Parce que pour faire du slogan « un logement décent pour tous », il va falloir de la rigueur et tout le sérieux qui va avec. Les promoteurs immobiliers, pardon les vendeurs d’illusions aux appétits voraces, qui ne jurent que par le profit, doivent revoir leurs copies pour plus de respect des engagements pris et la satisfaction des clients. Une entreprise peut bien gagner de l’argent honnêtement sans tomber bas dans l’escroquerie et l’arnaque.
Tercio : il reviendra aux faitières des entreprises immobilières de travailler à mettre hors état de nuire les brebis galeuses qui n’honorent pas les vrais promoteurs. Certes, certaines entreprises font des efforts qu’il faut saluer de passage et surtout de leur exiger l’excellence. L’on doit pouvoir distinguer le vrai de l’ivraie. A contrario, celles qui sont expertes dans la vente de l’illusion doivent être dénoncées. Si elles persistent dans leurs turpitudes et bêtises, comme le dit éloquemment Albert Camus : « La bêtise insiste toujours », il faut procéder au retrait pur et simple de leurs agréments. Dit autrement, « il faut les chasser et nous les chasserons ». A bon entendeur, salut !
Adama OUEDRAOGO