Construire sa maison: matériaux locaux, un choix alternatif et crédible

Le Burkina Faso est un pays où les températures sont élevées tout au long de l’année.  À partir de février, la température augmente de sorte que la chaleur devient torride. la chaleur atteint souvent en avril les 40 degrés.  Pour offrir des habitats adaptés à cette forte chaleur, nombreux sont les architectes qui font un autre choix que le béton, d’autant plus qu’ils prouvent que ce matériau n’est pas adapté aux climats du continent noir. Grâce aux recherches, on sait désormais que la terre crue régule l’humidité et que le béton (présent dans l’écrasante majorité des constructions urbaines), le verre et la tôle métallique, très utilisés en Afrique pour l’enveloppe et la toiture des bâtiments sont des accumulateurs de chaleur. Cette dernière caractéristique est à l’origine de l’inconfort thermique qui peut être ressenti aussi bien dans de majestueuses tours de verre que dans de modestes maisons. Et on comprend pourquoi la climatisation est autant utilisée dans un pays comme le Burkina Faso.  C’est pourquoi, certains préconisent les matériaux locaux pour la construction. Le choix de ces matériaux locaux présente plusieurs avantages. Il s’agit, entre autres, du confort, de l’esthétique,   de la réduction des coûts de construction. Comme confort et esthetique, ces materiaux attenuent l’amplitude et la rapidité des variations climatiques dans les bâtiments grâce à une grande inertie thermique du matériau et une conception bioclimatique. En plus de cela, ils autoregulent le taux d’humidité à l’intérieur des réalisations. L’utilisation de ces matériaux a aussi un impact considerable sur le plan développement durable.Par exemple la terre et la latérite (disponibles en abondance dans presque toutes les régions) dont la transformation en matériaux de construction (qui sont recyclables) nécessite très peu ou pas d’énergie, limitant ainsi l’émission de gaz à effet de serre. On peut aussi dire qu’un matériau local de construction est un matériau produit localement, valorisant et générant des ressources en majorité locales et ayant un impact macro-économique positif sur le plan national.  La construction en matériaux locaux a pour objectif premier l’accès à un habitat décent et à moindre coût.

               Quelques exemples de matériaux locaux

Le BTC

La production de Blocs de Terre Comprimée (BTC) est localisée principalement dans la zone du centre du Burkina. Les villes avec quelques infrastructures en BTC sont :

Fada Ngourma, Kaya, Kongoussi, Koudougou, Tenkodogo, Ouahigouya et la zone de Ouagadougou. Dans ces villes, on retrouve des Petites et moyennes entreprises (PME) de production de BTC.

Le BLT

Présent dans le paysage architectural du Burkina Faso, la production de BLT a initialement commencé dans la région de Bobo-Dioulasso sous le régime colonial. Le début marquait la construction d’édifices administratifs, militaires et de cultes. A cette époque, le travail se faisait essentiellement par régime de travaux forcés et la matière première extraite dans des carrières. A l’heure actuelle, l’ouverture de carrières se fait un peu partout dans le pays ou la pierre est connue de la population. Cette région de l’Ouest est sans doute la première zone qui à le potentiel naturel en latérite. Le Nord, le Centre et l’Est du Burkina Faso sont aujourd’hui des zones d’expansion de la taille manuelle de BLT.

La pierre taillée

De la même manière que le BLT, la production de la pierre taillée a commencé dans la région du Bobo-Dioulasso. Les gisements de grés existent autour de Bobo-Dioulasso. L’exploitation de ce matériau  n’est répandue pas comme celle de BLT car ce sont des pierres extrêmement dures à tailler.

Aïcha TRAORE

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