Le Collectif contre l’Impunité et la Stigmatisation des Communautés (CISC) a organisé une conférence de presse au centre de presse Norbert Zongo, ce vendredi 1er février 2019. Il a exigé la célérité dans le traitement du dossier de Yirgou pour une justice contre le drame qu’a subi la communauté Peulh particulièrement les hommes majeurs Peulh.
Un mois après le drame de Yirgou, l’ampleur des violences suscite une indignation générale de l’ensemble des Burkinabè et la première préoccupation du CISC c’est l’urgence de justice. Il y a une nécessité de justice contre les commanditaires de la tuerie. Le CISC félicite le tribunal des grandes instances de Kaya mais déplore la lenteur de l’administration de la justice. Pour le collectif, les preuves sont en train de disparaitre et les suspects sont libres de leurs mouvements. Il interpelle l’état burkinabè à s’assumer dans toute sa plénitude.
Sur le plan financière, le CISC a entrepris des quêtes et des collectes qui ont permis de mobiliser en espèces 11.717.050 F CFA et des dons en nature de près de 10.000.000 F CFA remis aux déplacés au titre de l’assistance sociale. La seconde préoccupation, c’est la persistance des zones de non droit autour de la commune de Barsalgo. Les bourreaux espèrent aussi bénéficier de la gratuité de l’assistance de l’aide humanitaire et les déplacés ont alors, une grande crainte de se retrouver sur les mêmes lieux que les bourreaux d’hier. La troisième préoccupation du CISC, c’est de communiquer la vérité des chiffres des victimes. Le gouvernement n’a toujours pas actualisé les chiffres officiels.
Selon le porte-parole du collectif, Daouda Diallo le nombre de mort à ce jour est de 210 victimes. Et il précise que : « ce chiffre a été obtenu après un recensement rigoureux ménage par ménage. Nous précisons que la liste va s’allonger avec le recensement toujours en cours sur le terrain. Nous attendons du gouvernement une réactualisation des chiffres comme il s’était engagé ».
L’avocat du collectif Me Ambroise Farama affirme que ce drame de Yirgou peut être qualifié de « génocide » contre la communauté Peulh particulièrement des hommes majeurs. « Il est claire aujourd’hui que c’est un génocide parce qu’il y a des éléments qui prouvent qu’il y a eu préméditation. Nous sommes cinq cabinets d’avocat, à nous préparer pour saisir les instances compétentes pour ouvrir une enquête contre le génocide », laisse entendre Me Farama.
Pour apaiser les cœurs et les esprits afin de promouvoir les vertus de vivre ensemble, il faut à la tête de chaque nation une justice impartiale et transparente.
Ismaël Kiekieta