500 millions F CFA pour des partis politiques : Est-il normal et opportun dans le contexte d’insécurité galopante?

500 millions de F CFA est la rondelette somme partagée par six partis politiques au titre de la subvention de l’Etat. C’était le mardi 29 janvier 2019 que ces partis ont reçu le précieux sésame qui est de l’ordre du demi-milliard. Est-il normal et opportun cet octroi de subvention  dans notre contexte de tout sécuritaire et de demande de réduction du train de vie de l’Etat ? La réponse à cette interrogation, c’est selon.

Primo, c’est normal que l’Etat octroie cette subvention aux partis et formations politiques qui animent la vie politique de notre pays. Du reste, cette subvention est régie par la loi sur le financement des partis politiques et du décret 2015-1364/PRES-TRANS/PM/MATD/MEF/MJDHPC du 20 novembre 2015 portant modalités d’utilisation de la subvention publique des activités politiques de campagnes électorales et hors campagnes électorales. Ainsi, la subvention de 2018 a été servie. Les représentants desdits partis politiques ont reçus leurs chèques des mains du ministre de l’Administration territoriale, de la décentralisation et de la Cohésion sociale. Dans tous les cas, ils se frottent les mains car il suffit d’avoir au moins 3% des suffrages exprimés aux élections législatives pour renflouer la trésorerie des partis -semble-t-il- pour l’animation de la vie politique et l’ancrage de la démocratie. Somme toute normale, parce que la loi l’autorise mais est-ce opportun au regard de notre contexte sécuritaire difficile voire très difficile.

Secundo, tous pareils quand il s’agit de s’accaparer les ressources du pays. C’est face à certaines situations que l’on mesure avec froideur « la voracité et la rapacité des politicards ». C’est dans ce genre de situation que l’opposition et le pouvoir parlent le même langage. Personne ne parle. Silence, on pille le peuple. C’était le même cas à la Commission électorale nationale indépendante avec les 300 millions F CFA pour le financement des tournées des commissaires pour l’organisation de la future participation des Burkinabè de l’étranger aux scrutins de 2020. Lorsque les billets de banque sont craquants chacun pense à sa panse. Aucune pensée à la patrie qui ploie sous les attaques des individus armés non identifiés, qui sombre de jour en jour. Braves politiciens ayant pitié du pauvre Burkina Faso et rappelez-vous bien que nous n’avons qu’un seul pays que vous prétendiez aimer de toutes vos forces!

C’est normal le financement des partis et formations politiques mais qu’à cela ne tienne. Au regard du contexte, les partis politiques, de tout acabit, pouvaient et devaient faire amende honorable en renonçant à cet argent au nom de l’effort de guerre. Nous disons bien RENONCER pour s’attaquer à l’ennemi commun, à l’hydre terroriste en transférant ses 500 millions à nos Forces de défense et de sécurité pour l’achat d’équipements et matériels. Mais hélas, trois fois hélas… nos politiciens ont encore failli. C’est parce qu’il y a la stabilité et la sécurité que l’on parle de formation, de sensibilisation des militants et sympathisants desdits partis politiques et bien plus d’élection.

Loin de nous, l’idée de remettre en cause le financement des partis politiques mais nous estimons que le moment n’est pas opportun. Etant donné que c’est la période hors campagne, y renoncer c’était de faire montre de patriotisme pour ce Faso que nous aimons tant. Mais dommage que nos braves politiciens sont passés à côté de la plaque.

Adama OUEDRAOGO

 

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