Le musée national du Burkina Faso : Abandon ou indifférence?

Le musée national est un institut culturel situé à Ouagadougou dans la capitale politique du Burkina Faso. Il fait l’objet d’une attraction touristique de la ville. Sa mission première est de conserver et gérer les collections pour témoigner de la richesse de l’histoire et du patrimoine socio-culturel du Burkina Faso. Quel est sa place dans la vitrine de la culture burkinabè à l’heure actuelle ?

Historiquement le musée national a été créé en 1962, resté longtemps à l’état de projet, sa première pierre a été posée le 23 octobre 2000 et inauguré le 23 décembre 2004. Il faut préciser que le musée national a été aménagé sur un terrain de 29 hectares situé au bout de l’avenue Charles-de-Gaulle à quelque mètre de l’hôpital pédiatrique. Il est constitué de 4 bâtiments d’expositions de 250m2 chacun, un bâtiment administratif, un bâtiment abritant les réserves et les laboratoires de traitement des objets, un bâtiment d’accueil pour la billetterie et la vente d’objet de promotion et bien d’autres. Chaque bâtiment présente une symbolique très particulière qui renvoie à une image de la culture africaine. Il présente une architecture mélangeant les styles modernes et traditionnels. Au musée national on peut trouver des vestiges archéologiques, des bijoux, des masques bobo et mossi, des statues lobi et senoufo, des instruments de musique, des armes et des outils agricoles. Il présente une collection riche et variée. Il compte plus de 7500 objets de collection et organise des expositions ethnologiques et contemporaines de façon temporaire ou itinérante.

De nos jours tout porte à croire que le musée national n’a pas d’intérêt majeur même s’il possède des collections intéressantes. Le musée n’a rien d’un musée du 21e siècle. Une vaste cour herbeuse, laissée à elle-même dans l’abandon ou l’indifférence, des objets de collection abandonnés dans la poussière et des bâtiments d’exposition fermés, est le spectacle qu’offre le musée national. Tel est le constat que n’importe quidam peut établir. Un musée est avant tout un service public dont les moyens muséologiques modernes permettent d’en faire un lieu vivant pour présenter, animer des collections d’objets rares et précieux.  Cette situation dans laquelle se trouve le musée aujourd’hui nous amène à partager les responsabilités. On observe entre autre un délaissement de ce joyau par les autorités. La propreté des lieux et l’entretien des objets de collections, le manque d’expositions permanentes sont la marque de référence du musée. Aucune stratégie n’est mise au point pour valoriser ce symbole fort de notre identité culturelle et attirer les populations en particulier les élèves et les étudiants. Les populations ne s’intéressent pas à la culture et on observe un manque d’engouement au musée. Les autorités en premier lieu et le peuple en second lieu gagneraient à investir dans ce secteur qui est un gage de notre développement.

En se référant à l’actualité où il est demandé à la France de restituer les 1088 œuvres du Burkina Faso. L’on est tenté de se poser cette question : si actuellement notre musée croule sous le poids de la poussière, aurons-nous la capacité technique de recevoir nos œuvres d’art qui sont à l’étranger ? Sommes-nous prêts à investir conséquemment dans les infrastructures d’exposition répondant aux normes internationales ?

                                                                                                                  Ismaël KIEKIETA (stagiaire)

 

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