Le ministre d’État, ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Sécurité sociale, Bassolma BAZIE, a rencontré la presse le mardi 29 octobre 2024 à Ouagadougou, pour discuter de la mise en œuvre du Régime d’Assurance Maladie Universelle (RAMU). Il était accompagné de son collègue de la Santé, Robert Lucien Jean Claude KARGOUGOU.
Le RAMU est un dispositif obligatoire destiné à tous les citoyens burkinabè, sans distinction. Il couvre les risques liés à la maladie selon un panier de soins défini par le gouvernement. La gestion de ce régime est assurée par la Caisse Nationale d’Assurance Maladie Universelle (CNAMU), sous la tutelle technique du ministère de la Protection sociale et financière du ministère des Finances.
Selon Bassolma BAZIE, « l’assurance maladie universelle est un dispositif visant à protéger les individus contre les contraintes financières liées aux soins de santé, notamment en cas de maladie ou de maternité ». Ce régime reflète la volonté des autorités de renforcer le système de protection sociale, en conformité avec la convention 102 de 1952 de l’Organisation Internationale du Travail (OIT).
À ce jour, six décrets prioritaires ont été adoptés, ainsi que deux arrêtés d’application. Les assurés doivent s’acquitter d’un ticket modérateur de 30 % pour bénéficier des prestations du RAMU. Pour les agents publics et les salariés, la cotisation mensuelle est fixée à 5 % de la rémunération brute, répartie également entre employeur et employé. Les travailleurs indépendants du secteur formel paieront 15 000 FCFA par mois, ceux du secteur informel 4 000 FCFA, tandis que l’État prend en charge la cotisation des personnes indigentes.
Concernant les bénéficiaires de pensions ou rentes, le taux de cotisation est de 2 % de la pension. Le paiement de la cotisation permet à l’assuré et à sa famille de bénéficier d’une couverture sanitaire. Robert KARGOUGOU a précisé que certaines maladies, comme la chirurgie esthétique et les soins liés à la lunetterie, ne sont pas couvertes.
Pour assurer l’opérationnalisation du RAMU, il est prévu d’affilier les entreprises et d’immatriculer la population. Actuellement, plus de 1 500 personnes ont été immatriculées et 199 112 pré-immatriculées. Des défis subsistent, notamment en matière de mobilisation sociale et de ressources financières, ainsi que le renforcement du plateau technique.
Le ministre BAZIE a exhorté tous les acteurs, notamment les journalistes, à soutenir son département par des actions de communication pour garantir une mise en œuvre efficace du RAMU, qui est une priorité du gouvernement et figure dans le Plan d’Action pour la Stabilisation et le Développement (PA-SD).
En termes de prestations éligibles, le RAMU couvre :
Médecine générale et spécialisée
Soins infirmiers
Suivi de grossesse et accouchement
Hospitalisation et interventions chirurgicales
Soins bucco-dentaires d’urgence
Examens de biologie médicale
Radiologie et imagerie médicale
Transport médicalisé
Médecine traditionnelle agréée
Les prestations exclues incluent la chirurgie plastique et esthétique, la médecine douce, ainsi que certains examens réalisés à l’étranger.