Dans le cadre du renforcement des compétences de ses membres sur l’eau dans toute sa composante, le parlement National de la Jeunesse Burkinabè pour l’Eau (PNJBE) en partenariat avec le secrétariat permanent pour la Gestion Intégrée des Ressources en Eau (SP-GIRE) a organisé le samedi 4 juin 2022 dans la commune de Saaba, une sortie découverte au musée de l’eau. Placée sous le thème : « Eau (vie) et Jeunesse (espoir) » cette sortie a permis aux jeunes du parlement de découvrir les patrimoines matériels (la chaine d’approvisionnement en eau) et immatériels de l’eau (contes, mythes, chanson), d’échanger avec le promoteur du musée et de s’imprégné des réalités du musée.
Au Burkina Faso l’accès à l’eau, l’hygiène et l’assainissement pose toujours un problème. Des dires du PNJBE : « Seul 68,4% de la population a accès à l’eau potable de base en milieu rural en 2019. Seuls 19% des ménages ruraux ont accès à des services d’assainissement améliorés et 11% ont accès à des services d’hygiène améliorés dans le pays et 47% d’entre eux pratiquent la défécation à l’air libre ». En plus de cela, le pays fait face aux changements climatiques, à la sécheresse, au manque d’infrastructures adéquates et de grandes disparités entre zones rurales et urbaines. Les acteurs du secteur tentent au mieux de trouver des pistes de solution mais ces efforts restent insuffisants.
Dans sa mission de contribution et de résolution des problématiques liées à l’eau et à l’assainissement, le PNJBE s’est rendu au musée de l’eau. L’objection est de renforcer les connaissances et susciter l’éveil de conscience des jeunes parlementaires sur la valeur de l’eau et la nécessité de la préserver afin qu’ils soient mieux outillés en termes de contrôle de l’action environnementale, du suivi des politiques et de l’interpellation. Au cours de cette visite, ces jeunes, au nombre de 35 ont fait d’énormes découvertes. « La visite nous a permis de découvrir les différents types de pompes, de toucher du doigts les difficultés que nos mères avaient en termes de corvées d’eau et également l’incompatibilité de certains de ces outils avec les réalités des communautés et de découvrir des histoires telles que les patrimoines immatériels qui relatent la valeur et l’importance de l’eau dans la culture de l’homme. A travers cela, nous avons su que ce musée est un cadre éducatif, de sensibilisation, de plaidoyer et culturel qui contribue à l’éveil de conscience de la jeunesse afin de participer à la préservation de la ressource en eau, être des ambassadeurs dans leur communauté pour interpeler et amener l’autorité à agir de façon responsable à travers des actions durables et pérennes. Nous avons également compris que l’eau ne doit pas être une source de malheur mais de bonheur », a fait savoir le président du parlement, Réné Bayili.

Selon le promoteur du musée, Alassanae SAMOURA, ce qui est intéressant dans ce musée, c’est qu’on n’en sort pas bredouille. « Il faut que le visiteur soit toujours impacté et qu’il change de comportement vis-à-vis de la ressource en eau. Ce n’est pas un musé d’exposition mais d’éveil citoyenne pour montrer que l’eau dans sa vision holistique nous permet d’aborder beaucoup de question », dit-il.
Aussi au cours de cette visite, les jeunes se donnés à des jeux de sensibilisation, de recherche d’eau et au reboisement de plus de 300 pieds d’arbres. Ce nombre d’arbre a été atteint grâce à la contribution du promoteur du musée ethnographique de Saponé.
Le président du parlement a confié à la presse qu’au-delà de tout, leur visite était de voir dans quelle mesure, ils pourront avoir un partenariat avec le musée dans le but qu’il soit d’avantage un cadre éducatif pour la jeunesse, organisé des activités communes, amener d’avantage les jeunes à le découvrir et également à travers ce musée sensibiliser la jeunesse pour une prise de conscience et leur implication dans l’exercice lié à la préservation et à la valorisé des ressources en eau au Burkina Faso.

Pour le promoteur du musée, ce fut un grand plaisir d’accueillir les jeunes parlementaires.
Comme toutes structure, le musée de l’eau fait face à des difficultés notamment celles liées à la parcellisation de 2 hectares de son terrain et remis à une société immobilière de la place, à des questions de financement et au manque d’engouement. Pour cela, le parlement des jeunes a rassuré que le musée sera défendu auprès des autorités. « Nous avons prévu un cadre de dialogue et d’interpellation politique en novembre prochain. A l’endroit de ces politiques, nous allons leur adresser les différentes difficultés que rencontre le musée et comment est-ce qu’ils pourraient entreprendre des actions pour valoriser et préserver ce patrimoine », a-t-il promis.
Le Musée de l’eau créé depuis 2005 est un espace de valorisation de l’eau en tant que ressource au niveau culturel, sociologique, anthropologique et politique. En son sein, on y retrouve 47 modèles de pompe dont la plus vieille est de 1932, un puit, 10 objets permettant de chercher de l’eau (le bâton du sourcier, le pendule, les rayons de vélo), des textes en rapport avec la valorisation de la femme, des questions de sensibilisation sur la veille citoyenne, sur les migrations à travers l’occident, etc. La population est exhortée à y faire un tour car pour la visite, elle n’est pas gratuite mais chacun donne la somme qu’il veut.
Quant au PNJBE, depuis son existence en novembre 2021, il organise des actions de sensibilisation, de plaidoyer, de renforcement des capacités et la création d’espace pour l’implication des jeunes dans les actions de gouvernance durable au niveau du Burkina Faso.
Assata SINARE

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