Suite à l’accident de circulation survenu le mardi 6 novembre 2018, au quartier Boulmiougou de Ouagadougou, la police municipale a procédé au déguerpissement des commerçants aux alentours des bitumes et principalement celle passant devant le marché de Noko 2 afin d’éviter des situations désagréables de pertes en vies humaines. Le mardi 13 novembre 2018, une équipe du magazine Cité Elégance s’est rendue sur les lieux pour recueillir les avis des uns et des autres. Nous avons constaté que les avis des populations étaient mitigés.
Délégué du marché de Nioko 2, Moussa Kinda :
Nous sommes très contents de l’initiative prise par le gouvernement en déguerpissant les commerçants aux alentours du goudron parce que cela permettra de préserver la vie de la population y compris les commerçants. C’est ce que nous entendions depuis. Vous voyez la construction du passage piétonnier, c’est notre groupement qui a aidé l’entreprise en charge des travaux à réaliser cela en toute sécurité. Après sa réalisation, les commerçants ont occupé les lieux de manière anarchique. A chaque fois, nous leur demandons de quitter les lieux mais hélas. Pour ce qui est du déguerpissement, nous avons beaucoup apprécié mais il y a eu des exagérations là-dedans. Je pense qu’avant de prendre une telle initiative, ils devaient échanger avec les responsables du marché afin que nous trouvions une solution à ce problème mais ce qui est fait est fait. A l’avenir, nous souhaitons que nous soyons concertés à l’avance. J’ai appris que le responsable de la police municipale s’est rendu sur les lieux et à échanger avec les commerçants sur la question de l’occupation anarchique de la voie aux alentours. J’ai personnellement conseillée aux commerçants de ne plus occuper le trottoir. Mais les gens n’ont pas pris cela au sérieux. D’autre nous ont accusés d’avoir appelé la police municipale sur les lieux. Nous avons joué un rôle important dans la construction du passage à piéton. Je pense également qu’on pouvait jouer encore un rôle dans ce problème. Mais nous leur donnons raisons parce que ce sont nos vies qui sont préservées.
Parker au marché de Nioko 2, Edouard Nabaloum :
Je gère un marking au marché de Nioko 2 pour pouvoir survenir à mes besoins. Le déguerpissement des commerçants au bord de la route est une bonne initiative car cela permettra de réduire les accidents. Avant cela, des accidents se produisaient chaque jour que Dieu fait. En déguerpissant les gens de là même si un accident allait se produire cela n’aurait pas de de lourdes conséquences.
Commerçante au marché de Nioko 2 : Amdiya Soubeiga
A vrai dire le déguerpissement des commerçants est une bonne chose car c’est dans l’intention de protéger la population que la mairie a fait cela. Nous savons très bien qu’en occupant la piste cyclable cela peut nous causer des préjudices. Le déguerpissement nous cause des problèmes car le marché est très petit pour contenir tous les commerçants. Nous demandons à la population si elle peut nous aider car le déguerpissement des commerçants a causé des problèmes à beaucoup d’entre nous car c’est ce qu’on fait pour nous occuper de nos familles, payer la scolarité de nos enfants. Nous demandons au gouvernement de nous trouver un cadre plus grand afin que nous puissions nous y installer afin de pouvoir survenir aux besoins de nos familles. Dans le cas contraire, il faut qu’il nous permette de rester même si ce sont sur les dalles, juste après la barrière de protection afin que nous puissions poursuivre nos activités.
Commerçant au marché de Nioko 2 , Abdoul Rahim Bagagnan :
Nous demandons au gouvernement de nous laisser nous s’assoir même si c’est derrière les dalles cela allait nous arranger. Nous savons très bien que l’espace que nous occupons est interdit mais avant toute chose, il faut privilégier le dialogue et le respect car cela vaut mieux que de faire la force. Nous sommes tous les enfants de ce pays et nous travaillons pour son développement.
Usager de la route de Nioko 2 : pasteur Edouard Komlan Balogan
Je suis un missionnaire au Burkina Faso depuis 20 ans et je loge à côté. On voit maintenant que la voie est bien dégagée. Les motos peuvent circuler valablement. Avant quand, on arrivait à ce niveau c’était de l’embouteillage total. Je remercie l’Etat burkinabè pour ce bon travail abattu car cela a changé l’aspect même du quartier. Le problème est que les gens ne comprennent pas, ils pensent qu’on les fait de la force alors qu’en réalité avec le code de la route, cet espace est formellement interdit car on ne doit pas exposer des marchandises. Je crois que petit à petit, ils vont comprendre car cette initiative n’est pas une mauvaise chose, c’est juste pour aider la population. Si les commerçants vendent au bord du goudron et qu’il y a un camion ou une moto qui dérapent forcement, il y aura de graves conséquences.
Usagère de la route : Fatimata Ouédraogo
Le déguerpissement des commerçants au bord du goudron est une bonne idée car cela a permis de protéger la vie des populations. Avant c’était de l’embouteillage. J’ai même été renversée par une voiture ici et j’ai toujours les séquelles. Avant mon accident, je me débrouillais pour m’occuper de ma famille mais maintenant, j’ai des difficultés pour le faire tout cela parce que la voie était occupée anarchiquement par les commerçants du marché de Nioko 2.
Assata Sinaré (stagiaire)