Ce jeudi 21 octobre 2021 le Syndicat des artistes musiciens du Burkina (SYNAMUB) a rencontré les hommes de médias autour d’une conférence à Ouagadougou. L’objectif de cette conférence de presse était d’interpeller l’opinion publique sur la gestion « mafieuse » des plateaux d’animation de la 27e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO). Ladite conférence a été animée par le SG du SYNAMUB Abdoul-Kader OUATTARA, alias Almamy KJ
Au moment où la 27è édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) bat son plein, le Syndicat des artistes musiciens du Burkina (SYNAMUB) dénonce un manque de transparence au niveau de la sélection des artistes. Il faut noter que l’actualité au niveau du Ministère de la Culture (MCAT), porte sur la 27ème édition du FESPACO qui se déroule du 16 au 23 octobre 2O21 à Ouagadougou. Selon le SYNAMUB, cette organisation suscite des multiples dissonances, les membres du syndicat pointent du doigt la gestion superflue de Madame le Ministre en charge de la culture des arts et du tourisme. Ils en veulent pour preuve les récentes échauffourées avec le chorégraphe Serge Aimé Coulibaly.
Selon eux Mme le Ministre au lieu de se focaliser sur les vrais problèmes des différentes filières du secteur culturel, fait plutôt de sa priorité l’acquisition d’un véhicule de 96 millions au grand mépris des problèmes des acteurs. Par ailleurs, ils estiment que 100 millions par an alloué au développement du cinéma par le ministère de la culture burkinabè représente une avanie au monde du cinéma Burkinabè. A leur avis, le Ministère de la culture devrait prendre l’exemple sur le Sénégal qui mise plus de 2 milliards pour la redynamisation de ses industries culturelles.
Le SYNAMUB prend l’opinion nationale et internationale à témoin sur la « mauvaise » gestion des artistes de la part du Ministère de la culture, du Bureau Burkinabè de Droit d’Auteur (BBDA) et du CENASA.
Pour le SG du SYNAMUB Abdoul-Kader OUATTARA, alias Almamy KJ, les organisateurs du FESPACO ont foulé au pied les critères de sélection qu’ils ont eux-mêmes imposé. « Quand vous dites qu’un artiste doit avoir deux albums et que le dernier album ne doit pas dater plus de trois (3) ans pour être sélectionné, mais nous avons constaté qu’il y a des artistes qui ont été retenus alors que leurs derniers albums datent plus de cinq (5) ans, voire dix (10) ans, certains même n’ont pas d’album », a déploré Almamy. Et d’ajouter que c’est la première fois qu’une édition du FESPACO suscite autant de « cacophonie » dans son organisation. Les membres du Syndicat souhaitent qu’à l’avenir, de pareille chose ne se passent plus dans la capitale du cinéma africain.
Les conférenciers ont profité de l’occasion pour évoquer le statut de l’artiste qui n’est pas pris en compte par le Ministère de la culture des arts et du Tourisme (MCAT). En effet, le statut de l’artiste dit que l’artiste fonctionnaire ne peut pas bénéficier de la carte tant que 15% de son revenu ne proviennent pas de la musique. Ce qui n’est pas juste selon Almamy d’autant plus qu’au Burkina, les premiers artistes musiciens furent des fonctionnaires. « Le statut actuel de l’artiste doit purement et simplement être réélu pour permettre aux artistes fonctionnaires et FDS de bénéficier des mêmes avantages que les autres artistes », a exigé le SG du SYNAMUB Almamy.
Les conférenciers sont revenus en outre sur les fonds exceptionnels de solidarité alloués aux créateurs suite à la Covid 19, qui a ébranlé le monde de la culture. Jusqu’à ce jour, le SYNAMUB dit n’avoir pas encore rentré en procession des listes exhaustives au nominatif du fonds.
Les membres du SYNAMUB exigent du BBDA, la publication des listes exhaustives et nominatives des bénéficiaires de ces fonds de solidarité. Ils demandent en outre l’audit financier du BBDA avec la participation des organisations des artistes. A l’endroit du Ministère de la culture, le SYNAMUB demande :
– la transparence dans la sélection des artistes musiciens lors des manifestations organisées par l’Etat telles que le FESPACO, SNC, ect ;
-l’augmentation des cachets des artistes nationaux à 300 000F CFA au minimum pour le playback et 1 00 000F CFA pour le live ;
-la réduction des frais de location de la salle de spectacle du CENASA 0 100 000F CFA pour les artistes musiciens du Burkina
-la révision des conditions d’octroi de la subvention par le Fonds e développement culturel et culturel et touristique (FDCT).
– La dotation d’un logiciel unique de comptabilisation pour que les payements ne s’opèrent plus de façon aléatoire.
Du reste, le SYNAMUB dans sa plateforme revendicative, exige du BBDA, la dotation de toutes les radios et télévisions, d’un logiciel unique de comptabilisation des œuvres exploitées. Seule démarche pour arriver à un paiement objectif des droits d’auteurs.
François OUOBA et Rouki OUEDRAOGO (stagiaires)