L’Association des Journalistes du Burkina (AJB) a tenu le vendredi 02 Novembre 2018 à l’Hôtel Pacifique, une conférence publique sur le thème «L’impact des allègements des procédures dans les marchés publics sur les investissements : opportunités, risques ». Cette conférence avait pour objectif de contribuer à la transparence et à la redevabilité dans la mise en œuvre des Partenariats Publics et Privés(PPP).
Le vendredi 02 Novembre 2018, l’Association des Journalistes du Burkina (AJB) a organisé une conférence publique à l’Hôtel Pacifique à Ouagadougou sous le thème : «L’impact des allègements des procédures dans les marchés publics sur les investissements : opportunités, risques ». Cette conférence a été animée par deux panelistes. Il s’agissait du Pr. Idrissa Mohamed Ouédraogo et du directeur du partenariat public privé au sein de la Direction générale de la Coopération (DGCOOP), M. Sié Philippe Aimé Palenfo.
Le premier communicateur, le directeur du partenariat public privé au sein de la Direction Générale de la Coopération (DGCOOP) M. Sié Philippe Aimé Palenfo , a assuré la communication sur les fondements des PPP, sa définition, les avantages et les risques, le cadre juridique en matière de PPP, les processus de contractualisation au Burkina Faso, les difficultés de ce système et les perspectives.
Pour lui, les PPP sont des sources alternatives de mise en œuvre des projets et l’approche PPP doit permettre de dégager des économies pour le budget de l’Etat, d’assurer une meilleure allocation du service public et de rendre le secteur privé plus performant. En 2011, une stratégie nationale des PPP a été élaborée. Suite à cela, la loi PPP a été adoptée en 2013 et le PNDES est venu renforcer cela. En effet, il cite : « il y a un passage du PNDES qui dit clairement que par le biais du PPP, le secteur privé cofinancera la réalisation de certains investissements structurant en vue d’optimiser les performances du secteur public et privé et d’exécuter dans les meilleurs délais et conditions des projets à vocation sociale ou de développement d’infrastructures et services publics ». Selon lui pour qu’il ait du PPP, il faut qu’il ait: « une relation contractuelle entre le secteur public et le secteur privé et il est généralement long et global car il part entre 25, 30 ans et plus en fonction de la nature, de la complexité et de l’importance du projet ». Dans ce cas, c’est le secteur public qui fait appel au secteur privé et les PPP ne sont pas adaptés à tout type de projet.
Cependant, il a relevé que les PPP comportent un certain nombre de risques notamment au niveau de la construction, de l’achèvement et du financement des projets. « Ce qu’il faut retenir c’est que les PPP ne sont pas adaptés à tout type de projet, il faut que les gens suivent la procédure de contractualisation normale et tant que vous ne respecteriez pas ces conditions vous vous exposeriez aux risques », a-t-il lancé. Selon le DG des PPP cette conférence est une initiative qui est très bonne parce qu’elle concourt à une meilleure communication, à une meilleure compréhension de la thématique surtout pour les journalistes qui sont des communicateurs qui sont censés faire mieux comprendre cette thématique à la population.
Quant au seconde intervenant, le Pr Idrissa Mohamed Ouédraogo, il s’est penché sur l’analyse de l’impact des PPP sur la régulation des marchés publics au Burkina Faso, l’endettement, la transparence du processus et la qualité des structures réalisées par les PPP ainsi que les défis liés au PPP en termes de régulation. Selon lui, il est vrai que : « les lois chez nous sont très bonnes mais de façon générale c’est comment on applique ces lois et c’est cela qui nous pose un problème majeur et que l’esprit des PPP a été perverti et cela ne pourrait avoir qu’un impact négatif sur notre économie de façon générale ». Selon lui, on peut considérer les PPP comme une sorte d’endettement doux car la dette contractée dans le cadre d’un PPP n’est pas perçue et malheureusement cette dette peut avoir à long terme un effet très lourd sur notre économie ». Il dit avoir remarqué que dans notre pays, on ne fait pas ce qu’on appelle l’analyse de la viabilité de la dette avant de se lancer dans la contractualisation.
Les PPP sont une stratégie porteuse de beaucoup de risques et cela montre en même temps les limites de notre politique économique et si on continue dans cette stratégie elle sera très contraignante pour le pays à long terme. En ce moment, il apparait nécessaire qu’on ait une politique de gestion de l’endettement mais aussi qu’on renforce la mobilisation des ressources internes. Il a insisté sur un des aspects qu’il estime être l’une des faiblisses de notre gouvernance. Il s’agit de l’absence d’évaluation car elle est une composante importante de l’analyse politique publique. Il a souligné qu’il faut mettre l’homme qu’il faut à la place qu’il faut.
Assata Sinaré (stagiaire)