Ce lundi 25 février 2019, le comité d’organisation de la 26e édition du Festival Panafricain du Cinéma de Ouagadougou (FESPACO) a organisé un débat-forum avec les réalisateurs des films en compétition du FESPACO. C’est une manifestation intellectuelle qui va permettre de relever l’intérêt esthétique, sociologique, thématique et comprendre davantage le film. Pour ce présent numéro, il s’agit de « Jusqu’à la fin des temps » de Yasmine Chouik et « The mercy of the jungle » de Joël Karekezi.
L’Algérienne, Yasmine Chouikh, réalisatrice de « Jusqu’à la fin des temps » est son premier long métrage fiction de 90 mn. C’est un film qui relate une aventure amoureuse amorcée dans un cimetière de Sidi et Djober, veuve septuagénaire également qui visite pour la première fois ce cimetière pour se recueillir sur la tombe de sa sœur. Ce filmé a été primé au Festival international méditerranéen à Annaba. Pour Yasmine Chouikh « il y a de l’absurde dans le film et il très difficile de dire à quel genre il appartient. Pour moi l’humain est au-dessus de tout et il faut bien parler de l’humain dans son moi intérieur. La mort a tout son sens en Algérie et c’était légitime de réaliser ce film. Dans ma société la mort est très encadrée et l’amour est toujours un sujet tabou. Il faut dire qu’il y a des similitudes dans les cultures africaines sur l’idée de la mort ».
Le Rwandais,Joël Karekezi est l’auteur de « The mercy of the jungle (Ndlr : en français (La miséricorde de la jungle) ». L’histoire se déroule dans la jungle du Kivu au Congo, le sergent Xavier, héros de la guerre rwandaise et le jeune inexpérimenté soldat Faustin sont en territoire ennemi où ils combattent dans une guerre floue. Lorsque les deux hommes perdent leur bataillon, ils se retrouvent face à la jungle congolaise, réputée être la plus hostile du continent. En quête d’eau, de nourriture et toujours à la recherche d’une issue, ils sont exposé sa la merci d’un enfer vert. Ce film questionne la place de l’humanité dans les conflits. « Pour réaliser ce film, je me suis basé sur mon expérience. J’ai vécu le génocide rwandais à l’âge de 9 ans et j’ai perdu mon père dans le génocide. J’ai tué mon héros parce que c’est un choix capital. Pour moi c’est une manière de commencer une nouvelle ère de la vie. C’est une manière de renaitre à nouveau », dixit Joël Karekezi.
Ismaël Kiekieta