Bravo à ceux qui ont eu l’idée de la célébration tournante de la fête du 11 décembre au Burkina. Cette manière de célébrer notre indépendance dans les différentes régions du pays concourt au développement de notre cher Faso. Cependant depuis la première localité ayant accueilli les festivités en 2008, les festivités se suivent et se ressemblent avec des insuffisances notoires. Après une décennie de cette manière d’organiser le 11 décembre, il y a lieu de faire une pause et de faire un bilan sans complaisance afin de réussir les éditions à venir.
L’une des préoccupations majeures qui taraudent les esprits de plus d’un est la précipitation que l’on constate dans la réalisation des infrastructures. Pourquoi ne pas développer des mécanismes pour débuter la réalisation des infrastructures deux ans avant la célébration de la fête ? Pourquoi ne pas tirer leçons de l’expérience des régions précédentes ? Pourquoi cette précipitation dans les travaux de construction pour se retrouver avec des infrastructures de qualité et de solidité douteuses ? La légèreté dans le suivi-contrôle des infrastructures est tellement banalisée si bien que les premières pluies démontrent à souhait les manquements et le manque de sérieux. Le tristement célèbre exemple est celui de Gaoua (11 décembre 2017). Après la célébration de la fête à Gaoua, des assurances ont été données pour réussir avec brio celle de Manga 2018. Mais hélas, trois fois hélas… “L’éléphant annoncé est arrivé avec un pied cassé”, comme le disait éloquemment le Reggae-man ivoirien Tiken Jah Fakoly. En un mot comme en mille, les attentes ont été en deçà au regard du retard accusé dans la finition de bien d’infrastructures. Ne nous voilons pas la face, cela est une réalité, il faut l’accepter.
Dans l’optique de réussir la prochaine célébration à Tenkodogo 2019, le ministre de l’urbanisme et de l’habitat a déjà fait une sortie sur le terrain afin de prendre de l’avance sur les retards et les désagréments que les autres régions précédentes ont connus. Ce qui est du reste excellent mais attendons de voir.
Au-delà, des retards il y a lieu de s’appesantir sur la question des logements sociaux et économiques qui sont érigés que l’on appelle pompeusement la “cité des forces vives”. Ces cités qui restent inhabitées après les festivités. Après quelques années d’expériences, il est grand temps de revoir le format de l’organisation et de la célébration du 11 décembre. Déjà, les Conseils régionaux disposent de leur Plans régionaux de développement (PRD). Pourquoi le Comité national d’organisation ne s’appuierait-il pas sur les PRD pour la réalisation des projets structurants pour le bonheur des communautés ? Des projets qui sont identifiés à partir des besoins et aspirations profondes desdites communautés. Pourquoi ne pas mettre en place un comité régional d’organisation dynamique qui fasse des propositions concrètes en termes d’usage des infrastructures qui sortiront de terre dans le cadre du 11 décembre ? Au lieu d’ériger des villas qui sont délaissées et abandonnées à la merci des herbes ? That is the question!
Au regard de la sortie du ministre de l’urbanisme et de l’habitat sur le terrain à Tenkodogo, espérons que des résolutions fermes seront prises pour la réussite de la prochaine fête du 11 décembre. Vivement que des projets structurants soient mis en œuvre au profit des populations que la réalisation d’infrastructures qui ne leur profitent pas.
Adama OUEDRAOGO