Les membres du programme Souveraineté Alimentaire et Droits Citoyen des Unités Familiales (SADC-UF) ont organisé une conférence de presse ce jeudi 25 juin 2020 à Ouagadougou. L’objectif de cette rencontre avec les hommes de media est d’interpeler les autorités burkinabè au respect et à la considération du droit des communautés dans la gestion des ressources.
Composées de 10 organisations de la société civile, les membres du programme Souveraineté Alimentaire et Droits Citoyen des Unités Familiales (SADC-UF) visent à parvenir à un monde rural organisé et influent, basé sur des unités familiales dynamiques et soudées dans le respect de l’environnement et des principes de bonne gouvernance et d’équité.
En effet, la pauvreté de la majorité de la population s’est accentuée par une insécurité galopante, impactant les différents secteurs de l’économie.
Selon les résultats d’une étude menée par les membres du programme SADC-UF, 86,3% des personnes alimentairement pauvres vivent en milieu rural et 2,2 millions des burkinabè sont dans un besoin humanitaire de plus en plus croissant dans tous les secteurs. Parmi ces 2,2 millions de personnes, plus de 848 000 étaient des déplacées internes en mai 2020 et plus de 1,2 millions étaient directement privées d’un accès aux soins de santé et d’éducation. « L’extrême pauvreté touche essentiellement les régions du Nord et de la Boucle du Mouhoun », peut-on lire dans le rapport.
Préoccupés par cette réalité, les membres de ce programme demandent aux autorités de respecter l’article 14 de la constitution dans l’intérêt du peuple et pour une amélioration de ses conditions de vie.
Dans le domaine du foncier, ils plaident pour une sécurisation collective des terres pour les communautés et les Unités Familiale. Sur la question des mines, le programme milite pour que l’avis de la population rurale soit pris en compte dans le processus de l’exploitation minière.
Pour la présidente du comité de pilotage de la SADS-UF, Mariam Badini, l’atteinte de la souveraineté alimentaire repose en partie sur le droit des producteurs à l’accès à la terre et aux semences. « Pour arriver à un développement rural durable et profitable pour les populations elles-mêmes et les générations futures, il est urgent que les politiques minières, semencières et foncières soient conçues de manière adéquate dans l’intérêt des communautés en général, et en particulier celles rurales », a-t-elle mentionné.
En rappel, la SADC-UF est un programme mis place depuis 2017 pour un développement rural durable et inclusif au Nord et au Centre-Nord du Burkina Faso.
Zonouhan LAYA et Aminata SANFO (stagiaire)