Dans le souci de promouvoir et d’inciter la création d’entreprise, le Magazine Cité Elégance a tendu son micro à la co-fondatrice de l’entreprise Biibop Kiéma A. Rosine pour qu’elle nous parle de son entreprise. Biibop est une entreprise qui fabrique du matériel éducatif avec des matières premières locales afin de participer activement à l’épanouissement des tous petits. Cette jeune structure a pour but d’améliorer la qualité de l’éducation préscolaire et de renforcer la confiance et les liens entre parent et enfant.
Cité Elegance (CE):Présentez-vous à nos lecteurs
Kiéma A. Rosine(KAR): Je suis Kiéma Arzoumpoko Rosine, la co-fondatrice de l’entreprise sociale Biibop.
Cité Elégance : Présentez-nous votre entreprise
Kiéma A. Rosine : BiiBop est basée à Ouagadougou. C’est une entreprise mise en place pour créer des jeux, jouets et du matériel éducatif made in Burkina à partir des matières premières locales. Il s’agit des matières telles que, le Faso Danfani, la calebasse et le bois de la Côte-Ivoire ou du Ghana. Cette entreprise intervient dans le but améliorer la qualité de l’éducation préscolaire et de participer à l’épanouissement des enfants. Vous savez, les jouets participent au développement de l’enfant. Il faut noter que nous concevons les jouets, nous mettons les matières premières à la disposition des artisans et nous suivons la fabrication dans l’atelier de BiiBop à Pissy.
Cité Elégance : Depuis quand votre entreprise existe ?
Kiéma A. Rosine : Notre entreprise a vu le jour officiellement en 2019 mais c’est une initiative qui a commencé en 2018, lors de la présentation de la première collection au SIAO. Nous avons obtenu le prix LAAFI BALA. Ce prix nous a permis de participer au festival LAFI BALA à Chambéry, en France, en juin et juillet passé.
Cité Elégance : Qu’est-ce qui vous a motivé à créer cette entreprise ?
Kiéma A. Rosine : En termes de motivation, nous avons remarqué qu’il avait un besoin réel de matériel éducatif pour les enfants préscolarisés au Burkina. Les seuls produits disponibles sont tous importés de France ou de Chine, inadaptés ou à des coûts élevés. Nous avons tenté cette grande aventure, motivées par lé désir de contribuer à l’épanouissement des enfants et à l’enrichissement des pratiques éducatives pour soutenir les moniteurs-éducateurs de jeunes enfants jugé utile de nous lancer dans ce secteur parce que nous avons les moyens et la compétence de satisfaire le marché des jouets au Burkina.
Cité Elégance : Quelle est la spécificité de votre entreprise ?
Kiéma A. Rosine : Nous avons développé des marionnettes à l’image des animaux du Burkina avec le pagne tissé Faso Danfani. Ces marionnettes sont utilisées dans les classes lors des contes pour enfants. Nos jouets ont la capacité de développer le génie créateur de l’enfant. Ils permettent aux tout-petits de connaitre les formes, de savoir les compter et de détecter les différentes composantes ainsi que les couleurs. Nos jouets développent la concentration et l’esprit critique chez l’enfant, et prépare aux acquisitions de l’école primaire.
Cité Elégance : Quelles sont les difficultés auxquelles vous êtes confrontées ?
Kiéma A. Rosine : Nous avons besoin de plus de qualité sur nos produits et de « standardiser » notre processus de production en vue de produire en quantité plus grande.
Cité Elégance : Quelles sont vos perspectives dans les années à venir ?
Kiéma A. Rosine : Nous envisageons de renforcer notre atelier de production, en s ‘équipant de machines de précision. Cet investissement nous permettra de produire plus en quantité et en qualité pour répondre aux exigences du marché et espérer étendre notre réseau de clientèle.
Cité Elégance : Vous êtes seule ou il y a un groupe de personnes qui y sont associées ?
Kiéma A. Rosine : BiiBop est accompagnée par l’incubateur d’entreprises sociales (LA FABRIQUE) et a un chargé d’accompagnement pendant 12 mois, à mi-temps. Je travaille à distance avec la co-fondatrice, aujourd’hui au Maroc. Je travaille main dans la main avec une dizaine d’artisans et nous sommes affiliés à deux associations de femme, l’association Kogl zaka (pour le crochet) et l’association AZPF Billinga (pour le pagne tissé).
Cité Elégance : Avez-vous quelque chose à ajouter ?
Kiéma A. Rosine : Pour terminer, je pense que l’entreprenariat social peut contribuer efficacement au développement de notre pays et répondre aux défis qui sont les nôtres.
Propos recueillis par Kader SANA et Zonouhan LAYA