Naissance du territoire de la Haute-Volta : Le regard extérieur de l’historien Benoit BEUCHER

Ce jeudi 22 novembre 2018, l’historien Benoit BEUCHER a animé une conférence sous le thème : « La Grande guerre et la naissance du territoire de Haute Volta » à l’Université Ouaga I Pr. Joseph Ki-Zerbo dans l’Amphi Claude Somda. Cette conférence a été modérée par le Pr. Hamidou Diallo.

Docteur en Histoire, Benoit BEUCHER est un pur produit de l’Université de Paris IV. Chercheur affilié à l’institut d’un monde africain, il est aussi historien à la délégation au patrimoine de l’armée de terre aux Invalides. Tels sont les qualificatifs qu’a utilisés le modérateur, le Pr. Hamidou Diallo pour présenter le conférencier du jour. Dans cette présentation, il a rappelé le public sur l’importance du regard extérieur sur l’histoire de la Haute Volta. « Et choisir de traiter de l’histoire d’un pays revient à dire qu’on aime ce pays et contribue à sa promotion » a-t-il soutenu.

Après les salutations et les formules de politesse, le Dr. Benoit BEUCHER a axé son intervention sur la naissance de la Haute Volta et cela en lien avec la contribution de ce territoire à l’effort de la Grande guerre en terme d’hommes. Il a ensuite continué en ces mots. Les tirailleurs sénégalais ont été créé autour de 1857 au Sénégal par Faidherbe avec beaucoup de difficultés. Dès la fin du 19e siècle ces tirailleurs ont été utilisés pour la pacification. Pendant la première guerre mondiale ils ont été beaucoup plus sollicités et le Burkina Faso actuel était intégré dans le Haut- Sénégal-Niger. Environ 180.000 tirailleurs ont été recrutés, beaucoup de troupes étaient issues de l’ancienne Haute Volta. Pendant la guerre, 3000 hommes étaient recrutés par jour parce qu’il y avait beaucoup de pertes en vie humaine (estimées à 16%). En 1915-1916, il y a eu une révolte qui a été très difficile pour la France qui a perdu des combats et les recrutements étaient devenus problématiques ; alors que George Clémenceau avait envisagé le recrutement de 500.000 hommes. Pour réussir cette opération, les services de Naaba Kom II ont été sollicités. Celui-là même qui a donné ses parents pour donner l’exemple et grâce à l’intervention du député, Blaise Diagne et Abdel Kader en mai 1918. Le recrutement pu réussir grâce à la collaboration des Mossé et le Naaba Kom II va affirmer :« j’ai donné mon cœur à la France… ». A la fin de la guerre, l’Afrique Occidentale Française (AOF) a été réorganisée pour récompenser les Mossé. C’est ainsi qu’en janvier 1919, le territoire de Haute Volta est né même si l’appellation a suscité beaucoup de débats. Ouagadougou comme capitale permettait de s’appuyer sur le Mogho Naaba loyal, entouré de plusieurs groupes ethniques et de conserver l’Empire du Mogho.

Après cette synthèse de la naissance de la colonie de Haute Volta, le conférencier a ajouté qu’il travaille avec les chercheurs du Burkina Faso pour apporter sa contribution à l’histoire riche de ce pays.

Ismaël KIEKIETA (stagiaire)

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