Cité de la liberté : les logements  témoins seront bientôt présentés au public

En août 2019 dernier, la  Coopérative d’habitation des journalistes et communicateurs du Burkina CHJCB signait une convention  avec le ministère de l’Urbanisme et de l’Habitat. Cette convention avait pour objectif de permettre aux journalistes et communicateurs du Burkina Faso de bénéficier des logements sociaux. Huit mois après cette signature de convention, le Magazine Cité Elégance a approché le président de la dite coopérative (Fousseni KINDO)  pour s’imprégner de l’état d’avancement de ce projet de construction de logements sociaux baptisé « Cité de la liberté ».

 

 

Cité Elégance (CE) : Voudriez-vous bien vous présentez à nos lecteurs et lectrices?

Fousséni Kindo : Mon nom c’est Fousséni Kindo (FK), je suis journaliste, et par ailleurs  le  président de la Coopérative d’habitation des journalistes et communicateurs du Burkina (CHJCB).

CE : Quelles sont les raisons qui ont motivé la création de la CHJCB ?

FK : La possibilité de créer les coopératives d’habitation est donnée  par la loi et encadrée par la politique nationale du logement. Les coopératives sont une sorte de regroupement pour les couches des populations qui n’ont pas assez de moyens de pouvoir s’offrir des logements décents et à moindre coût. Il faut dire que c’est une sorte d’habitat dit participatif qui se positionne comme une sorte de mutualisation des moyens. Ce qui veut dire que dans la coopérative on cotise pour construire  pour un membre et ainsi de suite. Il faut noter que c’est une possibilité donnée par la loi burkinabè d’acquérir un logement. En dehors des promoteurs immobiliers la loi donne aussi la possibilité aux citoyens de s’organiser et de se construire  des logements. Nous avons saisi cette opportunité  afin de voir dans quelle mesure nous pouvons nous construire des logements. Notre public, ce sont des  journalistes et communicateurs parce que la plus part du temps, c’est un public qui est ignoré pour beaucoup dans les politiques.

CE : Quelles sont les objectifs de la coopérative d’habitation des journalistes et communicateurs du Burkina que vous présidez ?

FK : Nous avons comme objectif, de se construire des logements ou de se donner la possibilité d’acquérir des immeubles à usage principal d’habitation destinés à nos membres. Il y a aussi des objectifs secondaires dont l’acquisition des terrains à bâtir ou contracter des emprunts nécessaires pour mettre en œuvre ces opérations.

 Il faut ajouter que la formule coopérative d’habitation comporte beaucoup davantage. D’abord nous avons un  logement de qualité à coût abordable, ensuite une sécurité d’occupation à long terme. Également, l’on a un contrôle sur son milieu de vie. Et enfin, il y a  la possibilité de prendre part aux orientations de la société coopérative.

CE : En quelle année la CHJCB a été créée ?

FK : La coopérative d’habitation des journalistes et communicateurs du Burkina a été créée en 2018 et reconnue  officiellement le 12 octobre  2018 par un agrément qui nous a été délivré  par le ministère en charge de l’administration territoriale à travers le haut-commissariat de la province de Kadiogo.

CE : En deux ans d’existence, est-ce qu’on peut déjà parler d’acquis de cette coopérative en termes des activités menées sur le terrain?

FK : Au départ, pour asseoir même la coopérative, il s’agissait de faire la communication autour de la structure. Ensuite nous avons entrepris la démarche auprès des autorités du ministère de l’urbanisme et de l’habitat pour voir comment obtenir un terrain pour la construction. Ainsi, dans un premier temps nous avons  élaboré un projet immobilier à travers la cité de la liberté que nous avons soumis à l’appréciation du gouvernement à travers le ministère de l’habitat qui l’a approuvé par arrêté ministériel en juin 2019. Quand nous avons eu cet arrêté, nous avons ensuite écrit au ministère pour demander un terrain pour la construction. Le ministère a procédé à la signature d’une convention le 14 Aout 2019 et nous a trouvé 50 parcelles pour la phase pilote. C’est d’ailleurs une disposition de la loi. Pour la mobilisation foncière, la loi dit que c’est le gouvernement qui mobilise la terre pour les populations parce qu’elles ne font pas du commerce. Aujourd’hui, nous avons déjà sur le site, quatre logements de villa de  type F3 entièrement finis et qui sont disponibles. Ils servent en même temps à des logements témoins que nous pouvons attribuer aux membres qui ont fini de solder leur apport personnel. Pour acquérir le logement, il faut 7 500 000F CFA. On peut l’acquérir par le cash ou par prêt bancaire ou encore par location-vente. Ce sont des logements finis avec un suivi contrôle rigoureux et une supervision assurée par le ministère de l’urbanisme.  Nous avons la chance d’avoir la possibilité de faire le suivi contrôle. Comme nous construisons pour nous-même, nous nous assurons de la qualité. Ainsi, nous mettons l’accent dans le  contrôle, la qualité des matériaux et le dosage. Nous sommes accompagnés par un consultant et le ministère de l’urbanisme et de l’habitat.

CE : Pourquoi vous avez baptisé la cité de coopérative la Cité de la Liberté ?

FK : Nous l’avons baptisé Cité de la liberté parce que le journaliste est au centre de la question de la liberté. On considère que le journaliste est un fantassin de la liberté, il a toujours travaillé à prôner les valeurs de la liberté. On se dit que le journaliste a besoin de la liberté pour travailler, s’exprimer sans entrave et exprimer les opinions des autres ou les aider à s’exprimer.

CE : Quels sont les garantis pour un journaliste qui souscrit aux logements sociaux ?

FK : En tant que coopérative à but non lucratif, il y a une certaine assurance au niveau de la qualité. Nous construisons des villas clé à main. En plus de cela nous bâtissons la maison sur 63m2  contre 58,13m2 pour le logement social. Les attestations d’attribution ont délivrées par le ministère de l’urbanisme et de l’habitat. Le journaliste en souscrivant, bénéficie d’une certaine commodité, les modes d’acquisition sont assez souples. Si le membre n’a pas le comptant (soit 7.500.000), nous lui  demandons 40% de la somme pour construire le logement en trois mois. Ensuite, il paie le reste des 60% tempérament.

Chez nous, en plus, vous vivez en communauté avec les autres confrères journalistes et la coopérative est tenue d’organiser le vivre ensemble. Aussi nous livrons les maisons avec d’autres commodités (les poubelles pour l’assainissement des lieux et des arbres).

CE : Est-ce que vous pouvez revenir sur les conditions de souscription ?

FK : Pour être membre, il faut être un journaliste ou un communicateur que vous soyez dans un médiat publique ou privé. Ensuite, il faut verser 100 000F CFA comme frais de souscription  et d’adhésion.

CE : A quel moment, la première phase de souscription prendra fin ?

FK : Quand les 50 logements seront construits.

CE : Quel est l’état d’avancement des activités de ce projet ?

FK : Présentement, nous avons terminé les logements témoins et qui vont être présentés dans les jours à venir à la presse. Dès le mois de mars 2020, nous allons commencer la construction des autres parcelles. On espère terminer les constructions d’ici le mois de juin ou juillet 2020.

CE : Est-ce qu’il y a une affluence pour les souscriptions ?

FK : Le projet intéresse fortement  les journalistes et communicateurs. Mais le plus souvent les conditions des banques ne les arrangent pas. Il faut dire que les banques ne sont pas des banques d’affaire au Burkina Faso. Les conditions pour avoir de l’argent en banque pour financer l’acquisition de son logement sont difficiles. Nos membres sont confrontés à ce problème. Surtout nos membres des organes de presse du privé.   Et si le gouvernement peut prendre des dispositions avec les banques pour voir comment ils peuvent y remédier, cela va nous faciliter les choses sur le terrain.

CE : Vous en tant que président de la coopérative, quel est votre point de vue sur la politique de logement au Burkina Faso ?

FK : L’État fait ce qu’il peut pour aider les gens à acquérir des logements. Mais moi, je pense qu’il aurait fallu que l’on prenne certaines dispositions concernant la politique agraire du foncier. Aujourd’hui, il y a une sorte de prédation autour du foncier. L’État peut améliorer les questions d’accès aux logements pour les populations surtout pour les plus démunies.

CE : Quel est votre point de vue sur la prolifération des entreprises immobilières au Burkina ?

FK : Mon avis est que pour être une société immobilière, il faut avoir déposé  des documents pour avoir un agrément.

CE : Quel message avez-vous à donner aux confrères qui n’ont pas encore adhéré à la coopérative ?

FK : Le message est que nous avons pour la première phase une cinquantaine de parcelles et ceux qui ont envie d’adhérer à la coopérative, qu’ils le fassent le plus vite possible. Nous communiquons et nous essayons de donner l’information qui sied. J’en appelle vraiment à la diligence des confrères pour voir dans quelle mesure, ils peuvent adhérer à la coopérative et souscrire. On n’adhère pas forcement dans une coopérative pour avoir un logement. On peut adhérer juste pour d’autres activités.

CE : Est-ce que vous avez d’autres choses que vous voulez ajoutez qu’on n’a pas mentionné ?

FK : Je voudrais remercier les autorités du ministère de l’urbanisme et de l’habitat qui nous ont accompagnés dans nos activités depuis le début. Ils n’ont ménagé aucun effort pour nous aider à renforcer la coopérative en termes d’activité sur le terrain et nous voudrions toujours compter sur leur accompagnement dans le cadre de nos activités.

 

 

 

 

  Propos recueillis par Kadilè Sana, Ismael Kiekieta et Laya Zonouhan

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