Accès au logement au Burkina : « Il y a 268 promoteurs immobiliers mais le problème de logement persiste » dixit l’urbaniste Sawadogo Armand

Le club RFI Burkina a organisé une conférence le jeudi 03 octobre 2019 à Ouagadougou sur le thème « Urbanisation et accès au logement ». Il s’est agi principalement de poser le problème de l’accès au logement, de l’analyser et de proposer des solutions idoines pour stopper cette gangrène. La conférence a été animée par quatre panelistes, dont trois urbanistes Sawadogo Armand, Nadège Nonguierma, Scarlette Zongo et le directeur qualité et audit interne à la SONATURE, Séré Adama.

D’entrée de jeu, les panelistes ont affirmé que la croissance démographique avait contraint l’Etat burkinabè à diminuer la surface des parcelles de 600 à 300 mètres carrés dans les années antérieures, mais aujourd’hui, il est clair que chaque ménage ne peut plus avoir une parcelle à Ouagadougou. La ceinture verte élaborée en 1974 qui était censée freiner l’étalement de la capitale burkinabè, a été largement dépassée par l’extension de la ville. Ouagadougou reçoit en moyenne deux cent mille habitants par an parce qu’il y a l’exode rurale et le manque d’infrastructure dans les autres régions. L’étalement urbain est devenu une problématique majeure pour le développement de Ouagadougou. Comment remédier à ce problème ?

Pour l’urbaniste Sawadogo Armand, Il y a 268 promoteurs immobiliers mais le problème de logement persiste et 30% de la population de Ouagadougou vit dans les zones non-loties, soit huit cent mille personnes. Quant à lui, il faut densifier la ville parce qu’on compte environ 400 000  parcelles à Ouagadougou dont 200 000 parcelles non mise en valeur. « Nous devons mettre en application les politiques d’aménagement avec les habitats à loyer modéré (HLM) et une politique de promotion immobilière. Il faut une base de données à jour pour une bonne gestion des parcelles parce que le cadastre date de 1930 », a-t-il ajouté.

Selon Adama Séré, l’Etat a pris conscience qu’il faut densifier les autres régions et au niveau du code de l’investissement, il y a des mesures incitatives pour les sociétés qui s’installent à cinquante kilomètres de Ouagadougou. Pour lui, les HLM ne sont pas forcément des solutions mais elles participent à la réduction de ce fléau. Il ajoute qu’il faut relire les textes parce que la prochaine grande crise au Burkina sera le problème du foncier et l’Etat doit afficher une volonté manifeste dans la gestion des parcelles.

Ismaël KIEKIETA

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