Situation sécuritaire au Burkina : l’AJB réfléchit sur l’impact de l’insécurité sur la santé et l’éducation

Le vendredi 12 juillet 2019, l’Association des Journalistes du Burkina (AJB)  a organisé une conférence de presse à Ouagadougou sous le thème « Impact de l’insécurité sur la délivrance des services sociaux de base : Education, santé ». Cette rencontre d’échange et d’information s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du Projet de Gouvernance Economique et de Participation Citoyenne (PDEPC).

La conférence organisée   par l’AJB a réuni des journalistes, des représentants des ministères de la santé et de l’éducation nationale, et de la promotion des langues nationales (MENAPLN) ainsi que deux organisations de la société civile que sont, la Coalition Nationale-Education Pour Tous (CN-EPT) et le Réseau Accès aux Médicaments Essentiels  (RAME). Cette présence avait pour but de communiquer des informations actualisées sur l’impact de l’insécurité dans les secteurs de l’éducation et la santé..

La situation d’insécurité dans laquelle  le Burkina Faso se trouve à ce jour joue   négativement sur tous les secteurs d’activité, y compris la santé et l’éducation.

Au niveau de l’éducation, l’une des conséquences négatives est la rupture de la fourniture des services d’éducation dans les zones en situation de crise.  En tout, ce sont 6 régions sur les 13 du Burkina qui sont concernées. Cette crise a causé la destruction des structures éducatives, du matériel pédagogique et didactique, les pertes en vie humaine, la déscolarisation des plus jeunes, le mariage des enfants, la psychose au sein de la population et particulièrement chez  des enfants et  du corps enseignant, etc. « En juin 2019, ce sont près de 2000 établissements qui sont fermés, plus de 300000 élèves en situation de rupture scolaire et le départ d’environ 9000 enseignants », a affirmé le chef du département du numérique éducatif et des approches pédagogiques  au secrétariat technique de l’éducation en situation d’urgence/ MENAPLN, M. Bertin Toé.

Des solutions sont envisagées par le ministère pour faire face à cette crise dans le milieu éducatif.  Au titre des solutions préconisées, il y a la validation, le 21 février 2019,  de la stratégie de scolarisation des élèves dans les zones à forts défis sécuritaires initiée par le gouvernement  en janvier 2019.

Toé a mentionné qu’avec l’aide du Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF), il a été introduit dans le système éducatif une approche qui vise à renforcer la résilience des acteurs de la communauté éducative pour qu’ils puissent évaluer les risques, prendre des mesures afin de mettre les élèves à l’abri ou les évacuer en cas d’attaque ou de crise sécuritaire.

Il ressort au cours des échanges que le secteur de la santé à l’image de l’éducation est aussi touché dans ces zones à risque. Le  dysfonctionnement des structures de santé entraine la restriction de certaines activités, la fermeture des formations  sanitaires, la dégradation des équipements, des agressions physiques sur les agents de santé et  les risques sanitaires qui sont liés aux déplacements de populations. « Environ 400.000 personnes sont privées de soins : curatifs et préventifs du fait de la fermeture ou du manque de fonctionnement  normal de certains centres sanitaires », a mentionné le représentant  du ministère de la santé par ailleurs chef de service d’information et de communication au centre des opérations de réponse aux urgences M. Simon Sanou.

Il a précisé au cours de sa communication que le programme d’urgence du Sahel a été revu pour être renforcé au regard de  l’ampleur  de l’insécurité et que des initiatives sont prises pour privilégier les zones à risque à travers  l’élaboration d’un projet  qui prendra en compte la résilience des structures de soin en situation  d’insécurité. « Il va falloir mieux coordonner les interventions et développer de nouvelles stratégies pour pouvoir délivrer des services de soin aux populations», a-t-il insisté.  Mais, il a rassuré que des stratégies avancées existent  en termes de déploiement de postes de santé avancés, d’équipes mobiles, etc.

Le secrétaire général de l’AJB, Boukari Ouoba, a indiqué que leur travail au quotidien participe au contrôle citoyen de l’action publique dont à la redevabilité.

Asta Wenkuni

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