Le défi de l’accès aux logements dans les grandes villes du Burkina

L’accessibilité aux logements se pose avec acuité. Comment s’y prendre pour permettre aux Burkinabè d’accéder aux logements décents et à moindre coût? Telle est la grande question que les responsables chargés de l’habitat sont tenus de répondre. Il y a crise de l’habitat au Faso. Il faut le dire sans ambages et il faut travailler à apporter des solutions pertinentes à cette problématique. Tant que cette question d’accès aux logements surtout sociaux ne sera pas réglée, tant que le Burkinabè moyen n’aura pas un toit pour se loger convenablement, il y aura crise. Cette question est une « bombe à retardement » sans jouer aux oiseaux de mauvais augure. S’il y a surenchère, spéculation, méfiance et mécontentement, c’est qu’il y a quelque part du flou dans le jeu. Certains acteurs, parties prenantes, de la mise à la disposition des populations des parcelles ou des habitats ne jouent pas franc jeu. Le secteur de l’habitat doit être toiletté. Du ministère de l’habitat aux collectivités territoriales en passant par les sociétés immobilières, les brebis galeuses doivent être démasquées et mises hors d’état de nuire. Tant que la responsabilité, la transparence et tout le sérieux qui siéent ne seront pas appliqués dans l’accessibilité aux logements, il y aura toujours des frustrés. Tant que la dimension humaine ne sera pas de mise dans les pratiques des sociétés immobilières, tant qu’il y aura des injustices dans le milieu, ne soyons pas étonnés des remous.

Il y a des signes avant-coureurs que l’autorité chargée de l’habitat doit prendre avec beaucoup de sérénité. Il n’y a pas très longtemps [Ndlr : 05 avril 2018]  les Ouagalais ont battu le pavé pour réclamer leurs parcelles volées ou détournés (c’est selon !). Cet acte est symbolique et parlant à plus d’un titre. Du jamais vu ! Cette question du logement et singulièrement du logement à Ouagadougou mérite une réflexion profonde sans passions sans faux fuyants. Les populations d’une manière générale et celles des zones dites non-loties ont besoin des réponses concrètes mais elles tardent à venir. Et même s’il y a des réponses, elles sont en deçà des attentes. Chères bonnes gens, il y a du grabuge dans l’air et l’on n’a pas besoin de faire les amphis des universités de renom pour s’en convaincre.  Pour vivre dignement son intimité, rien à faire, il faut vivre dans un habitat décent et agréable. Cela semble un rêve pour le Burkinabè lambda tant les conditions pour y accéder sont difficiles. Primo : les coûts ne sont pas à la portée de la grande majorité qui se déporte dans les zones non-loties et bonjour les habitats spontanés. Secundo : la spéculation et la surenchère des sociétés immobilières qui relèguent au second plan l’humain et le social pour le profit. Certains maires ont failli car ayant participé au deal. Tertio : L’Etat peine à apporter des solutions idoines. Ses initiatives, en termes de politiques de logements, sont marquées du sceau de l’insuffisance à bien des égards.

Il s’agira pour l’Etat d’aller vers la création d’un « Fonds aux logements », toute chose qui contribuera à réduire les spéculations. Aussi devrait-il encourager le développement des villes secondaires afin de désengorger les grands centres urbains. Enfin, l’Etat pourrait acheter les terres avec les particuliers et les mettre à la disposition des sociétés immobilières.

Rédaction

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