Mémorial Thomas Sankara : Propos de quelques participants

Le samedi 2 février  2019, en marge de la cérémonie du dévoilement de la statue du président Thomas Sankara, certains  participants ont bien voulu se confier au micro du Cité Elégance afin de donner leurs points de vue. Le président du Faso, Rock Mark Christian Kabore, l’ex chef d’Etat de la république du Ghana, John Gerry Rawlings, le président de l’Assemblée nationale, Alassane Bala Sakandé, et bien d’autres ministres ont honoré de leur présence à la cérémonie.

Le président du Faso, Rock Mark Christian Kaboré :  

Cette cérémonie nous montre qu’au-delà de l’homme, ce qui est important ce sont les idées qu’on développe car nous sommes tous appelés à mourir. C’est le fait que ces idées traversent des âges et des générations, le pays parce que ses idées véhiculent l’intérêt des peuples de façon générale. Aujourd’hui, nous pouvons être fiers qu’au-delà de tout, partout en Afrique, dans le monde, les idées de Thomas Sankara demeurent. Et ça c’est un acquis fondamental pour le peuple burkinabè. Le second aspect c’est que la révolution démocratique et populaire a permis de positionner le Burkina Faso sur  l’échiquier international parce que beaucoup ne savaient même pas où se trouvait le pays. A travers l’ensemble de ses œuvres, l’ensemble du travail qu’il a fait pour ce pays, l’engagement personnel au-delà de sa vie. Tirez l’ensemble de ces leçons pour nous-mêmes mais pour les générations à venir pour savoir que l’amour pour le pays nécessite qu’on soit prêt à se sacrifier. L’humilité est une question fondamentale et également le fait qu’on ne peut réussir par la sueur de son front quand travaillant.  Nous devons donc nous atteler à une introspection profonde. Il y a la recherche, la justice qui est en cours et nous avons bon espoir que nous arriverons à faire en sorte que ce dossier puisse être en fin jugé et que les responsables soient connus mêmes si beaucoup ont perdu la vie entre temps. C’est l’occasion également de saluer le Comité international mémorial Thomas Sankara qui se bat pour ce mémorial.  Nous les encourageons et nous ferons en sorte autant que les moyens seront possibles pour les aider à ce que nous puissions restaurer l’image de cette personne qui a eu une vie active en quatre ans mais qui demeure dans le cœur de l’ensemble des Burkinabè.

L’un des porteurs du projet du mémorial, Karim Sama dit Sams’k le Jah :

On espère bien que ce site contribuera déjà à rendre justice à Thomas Sankara côté  réhabilitation en attendant que la justice se fasse réellement sur l’aspect dossier criminel. Il y en a d’autres qui pensent que la justice ne va pas vite. Pour ce que je sais ‘’ça travaille’’. Alors tout ce que nous avons à faire c’est de continuer la mobilisation et la sensibilisation auprès des jeunes en leur disant  que Sankara ce n’était pas seulement les discours mais les actions. Il faut être des gens sur le terrain pour faire avancer les choses.

Ancien secrétaire général national des comités de défense de la révolution, le Colonel à la retraite Pierre Ouédraogo :

La journée d’aujourd’hui est une journée très importante pour moi et l’ensemble de tous les camarades survivants du Conseil national de la révolution et de toutes les structures du Comité de défense de la révolution parce que c’est la renaissance en quelque sorte de celui qui a été un grand homme pour le Burkina et qui est devenu maintenant un grand homme pour le monde entier car  ses idéaux sont repris partout. Nous voulions tout particulièrement remercier le président Rock Kaboré pour son soutien car c’est grâce à lui que le projet a pu démarrer et ne pas oublier l’ex président du Ghana, John Rawlings qui a toujours été avec nous sous la révolution et qui est actuellement encore avec nous.  Revenir ici aujourd’hui sur ces lieux est une grande émotion de savoir que ce lieu qui pour nous est un lieu sinistre, un lieu peut-être que chacun de nous a rêvé de raser. Ce lieu devient grâce à la ferveur qu’il y a autour de Thomas Sankara un nouveau lieu, un lieu de renaissance, de référence à la fois pour la jeunesse burkinabè et pour la jeunesse africaine.

L’un des porteurs du projet du mémorial, Serges Bambara dit Smockey : 

Cette journée est une journée de mémoire à marquer encore une fois d’une croix noir parce que nous on valorise le noir. Enfin le projet démarre et on a vu qu’il y a une volonté politique à l’accompagner et c’est tout ce que nous on souhaite. Je croix que le président John Jerry Rawlings a eu les bons mots pour qualifier tout cela.  Quand il a regardé l’œuvre architecturale, il a dit que c’est la première fois qu’il regarde un monument et que cela lui donne des frissons. Le fait que le visage de la statue ne ressemble pas à Thomas n’est pas une critique négative mais constructive. Si le visage ne ressemble pas c’est qu’il ne ressemble pas. Maintenant cela n’est pas dramatique non plus car vous le savez les traits ça se modifient et c’est certain que le sculpteur va le retravailler. Le démarrage de ce projet est une victoire pour nous.

Assata Sinaré

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